Loi immigration : Éric Cantona, Laure Calamy et 150 personnalités demandent à Macron de ne pas promulguer le texte

Des dizaines d'acteurs, syndicalistes et politiques signent ce jeudi 21 décembre un appel contre la promulgation de la loi immigration lancé par le journal L'Humanité. On y retrouve notamment Annie Ernaux, Sophie Binet, Jean-Pierre Daroussin ou encore Alice Diop.

"Monsieur le président, ne promulguez pas la loi immigration!" À l'initiative du quotidien communiste L'Humanité, des dizaines d'intellectuels, artistes, syndicalistes et élus exhortent ce jeudi 21 décembre Emmanuel Macron à renoncer au texte voté à l'Assemblée nationale.

Plus de 150 personnes ont signé un appel publié sur le site du journal fondé par Jean-Jaurès. Dans cette liste figurent l'ex-footballeur et acteur Éric Cantona, la cinéaste césarisée Alice Diop, la prix Nobel de littérature Annie Ernaux, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, ainsi que les acteurs Jean-Pierre Daroussin et Laure Calamy.

Le philosophe Étienne Balibar et l'historien Pierre Rosanvallon ont signé ce texte, qui affirme que la loi immigration est "véritable marchepied à l’idéologie nationaliste de l’extrême droite".

"Ce texte fracture les fondements de notre République"

De nombreux élus PS, EELV et PCF sont signataire de l'appel, comme la maire de Paris Anne Hidalgo, le maire de Grenoble Eric Piolle, le sénateur Yannick Jadot ou le député du Nord Fabien Roussel. Tout comme Manuel Bompard et Jean-Luc Mélenchon, figures de LFI.

"Soutenu par le RN, ce texte, adopté sans réel débat au Parlement, fracture le camp présidentiel mais, surtout, les fondements de notre République", peut-on lire dans le texte publié sur le site du journal L'Humanité.

"En instillant le poison xénophobe de la préférence nationale, en remettant en cause le droit du sol, il bafoue les principes d’égalité et de non-discrimination, socle de notre démocratie fraternelle", dénoncent les signataires.

"Face à ce danger, nous, citoyennes et citoyens soucieux du vivre-ensemble, appelons le chef de l’État à se ressaisir. Ne promulguez pas ce texte de tous les dangers!"

La fronde contre la loi immigration est montée d'un cran ce mercredi, au lendemain du vote du texte. Les 32 départements dirigés par la gauche ont annoncé qu'ils "n'appliqueront pas" le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). Plus de 60 présidents d'universités, dans tout le pays, ont aussi dénoncé les mesures contenues dans le projet de loi.

Sur France 5 mercredi soir, Emmanuel Macron a affirmé que la loi sur l'immigration constitue "un bouclier qui nous manquait". Pour le président de la République, le projet de loi "est un texte qui reste utile", et certaines dispositions "même si elles ne plaisent pas, ne justifiaient pas de tout bloquer".

Article original publié sur BFMTV.com

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