Lizzo, accusée de harcèlement, désormais sous le feu des critiques de son ex-documentariste

Sophia Nahli Allison se joint aux accusations des trois anciennes danseuses de la chanteuse, affirmant avoir « été témoin de son arrogance et de sa méchanceté ».

Lizzo, ici au mois de juin 2023, à New York.
Lizzo, ici au mois de juin 2023, à New York.

POLÉMIQUE - La parole se libère. Ce mercredi 2 août, la réalisatrice américaine Sophia Nahli Allison a pris la plume sur Instagram pour réagir aux accusations de harcèlement visant la superstar Lizzo. Les deux femmes ont travaillé ensemble sur un projet de documentaire autour de la chanteuse, en 2019.

« D’habitude, je ne commente rien qui soit lié à la culture pop », écrit Sophia Nahli Allison dans une story – depuis disparue, mais repartagée sur Twitter – avant de revenir sur son expérience professionnelle avec la chanteuse.

La cinéaste raconte s’être retirée du projet de documentaire au bout de deux semaines. « Elle m’a traitée avec un tel manque de respect. J’ai été témoin de son arrogance, de son égocentrisme et de sa méchanceté. Je n’étais pas protégée et j’ai été jetée dans une situation merdique avec peu de soutien », confie la documentariste, notamment nommée aux Oscars en 2021 pour un court-métrage intitulé A Love Song for Latasha.

Cette dernière poursuit : « Mon esprit m’a dit de fuir aussi vite que possible et je suis très reconnaissante d’avoir fait confiance à mon instinct. Je me suis sentie manipulée et j’ai été profondément blessée, mais j’ai guéri. »

Les accusations

Plusieurs médias américains, comme NBC News et le magazine Variety, ont révélé mardi que trois des anciennes danseuses de Lizzo la poursuivaient en justice. Elles l’accusent, entre autres, de harcèlement sexuel et d’avoir créé un environnement de travail hostile.

Arianna Davis, Crystal Williams et Noelle Rodriguez font état de « harcèlement sexuel, religieux et racial, de discriminations relatives au handicap, d’agressions et de séquestration, entre autres choses », a indiqué leur cabinet d’avocats dans un communiqué.

« Je n’ai pas pris part aux poursuites, mais c’est aussi en grande partie ce que j’ai vécu lorsque j’ai travaillé là-bas », souffle sur Instagram Courtney Hollinquest, une autre ancienne danseuse de la troupe, qui salue l’initiative de ses consœurs. Un message repartagé par Quinn Whitney Wilson, ex-directrice artistique de Lizzo : « je ne fais plus partie de ce monde depuis trois ans pour une bonne raison. »

Des engagements « de façade »

Depuis qu’elle a pris la parole, Sophia Nahli Allison dit avoir reçu des témoignages similaires en privé. D’autres personnes lui ont confirmé avoir été témoins de ce qu’elle a dénoncé. Elle estime que « Lizzo crée un environnement de travail extrêmement toxique et hostile et sape le travail et la reconnaissance d’autres femmes noires ».

Celle qui a percé auprès du grand public en 2019 avec son troisième album Cuz I Love You s’est aussi fait connaître pour ses messages d’acceptation de soi et son soutien au mouvement body positive. Des engagements « de façade », pour « l’image », selon Sophia Nahli Allison qui décrit Lizzo comme une personne narcissique.

À l’heure où nous écrivons, Lizzo n’a pas encore réagi aux accusations, pas même par la voix d’un porte-parole.

Love, Lizzo, le fameux documentaire sur la chanteuse, a finalement été réalisé par Doug Pray, un réalisateur américain identifié pour ses travaux sur des personnes « non-conformistes ». Le film est sorti sur HBO Max, en novembre 2022.

VIDÉO - La chanteuse Lizzo accusée de harcèlement et discrimination par trois de ses anciennes danseuses