Dans son livre « Vieille fille », elle raconte son choix de renoncer à la vie de couple

FEMMES - « De toute façon, je finirai seule avec mes chats. » Cette phrase, tout le monde l’a déjà entendue après une rupture amoureuse. Le mythe de la femme qui n’a jamais trouvé l’amour et qui finit folle, à vivre avec ses chats, est une blague redondante qui se transforme en une angoisse qui plane sur les femmes, qui, à la fin de la trentaine, sont célibataires et sans enfants. C’est cette idée sexiste que Marie Kock dénonce dans son livre Vieille fille, paru début septembre aux éditions La découverte.

« Une vieille fille, si on veut rester très strict dans sa définition, c’est une femme qui est restée toujours vierge, qui ne s’est pas mariée et qui n’a pas eu d’enfants, explique Marie Kock au HuffPost. Aujourd’hui, je considère qu’une vieille fille, c’est une femme qui n’est pas mariée, qui ne partage pas son appartement avec un compagnon et qui n’est pas mère. » La journaliste se décrit elle-même comme telle et raconte, dans la vidéo ci-dessus, le cheminement qui l’a amenée à faire ce choix.

Au début de la quarantaine, la nouvellement Marseillaise se sent pris au piège. Autour d’elle, ses amis se mettent en ménage et deviennent parents, alors qu’elle vit toujours seule dans son petit studio parisien. « J’avais l’impression qu’il ne se passait rien pour moi, je me posais beaucoup de questions », confie-t-elle. Lassée de l’attente et de la quête du grand amour, elle décide de « se retirer du marché » pendant quelques semaines. Puis, par les nombreux avantages que cela apporte, la pause s’étend. « Je me suis dit que j’étais partie pour être une vieille fille et que ce n’était pas si mal », sourit-elle.

Le couple et l’amour : deux choses différentes

Parmi les avantages, le premier, « celui qu’on nous envie et qui est bien réel, c’est la liberté presque totale. On prend l’habitude de faire ce qu’on veut, quand on veut », souligne la journaliste. Mais il y a un autre positif dont on parle assez peu, « c’est la charge mentale de devoir apporter la joie dans le couple et la famille. Les jours où je ne vais pas bien, c’est un vrai soulagement de rentrer chez moi et de ne pas avoir à donner le change ».

D’ailleurs, si l’on parle régulièrement de la solitude des célibataires, Marie estime que l’on aborde assez peu celle que l’on peut ressentir en étant en couple. « On imagine que le couple, la famille et l’amour, c’est la même chose. Parfois, ce sont des synonymes mais il y a aussi beaucoup de moments où ces mots ne coïncident pas », affirme-t-elle. Si elle espère toujours que l’amour lui tombera dessus, elle considère que ce n’est pas dans le couple ou la famille qu’il sera le plus exacerbé.

Dans son livre, l’autrice estime que tout le monde ne connaîtra pas le grand amour. Les hommes pensent que ce dernier est un droit et qu’ils finiront forcément par le vivre. « Le couple peut arriver à tout le monde, mais l’amour peut-être pas, précise-t-elle. Une fois qu’on se dit que ce n’est sûrement pas pour nous, c’est un poids qui se lève. »

Le rôle des comédies romantiques

Les comédies romantiques continuent d’alimenter l’image de la vieille fille. Dans ces dernières, les célibataires, seuls et malheureux, se battent pour trouver l’âme sœur. Ils enchaînent les relations insatisfaisantes, espérant toucher le gros lot : se mettre en couple « Comme si souffrir faisait partie du jeu et qu’il ne fallait pas lâcher, raconte Marie. C’est ce qu’on nous a beaucoup appris en tant que jeune fille. »

Aussi, dans la très grande majorité des cas, les films sur les célibataires se concentrent sur les femmes et leur désir de trouver leur prince charmant. Comme si le célibat masculin était valorisé, ou du moins, accepté sans jugement. « Une vieille fille, ça concerne une femme à la fin de la trentaine ou dans la quarantaine, alors que dans le cas d’un vieux garçon, on parle d’un homme d’une soixante d’années, analyse la journaliste. Les femmes ont une date de péremption prématurée. »

Dans Vieille fille, elle écrit que c’est l’attente de l’amour qui fait le plus mal. « On reste concentré sur cette image du bonheur et on est déçu si ça n’arrive pas, alors qu’autour de soi, il y a pléthore de relations à développer et de chemins de traverse à emprunter », conclut-elle.

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