L'Insoumise Mathilde Panot se défend après avoir qualifiée Élisabeth Borne de "rescapée"

La cheffe du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot, le 6 juillet 2022. - Bertrand Guay
La cheffe du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot, le 6 juillet 2022. - Bertrand Guay

Haro sur Mathilde Panot. Après le discours de politique générale d'Élisabeth Borne, les leaders des oppositions se sont succédé à la tribune de l'Assemblée nationale pour répondre à la Première ministre ce mercredi. Mais c'est plus particulièrement un passage de la déclaration de la présidente du groupe La France insoumise qui a créé la polémique.

"Madame Borne, il faut le dire vous êtes une rescapée", a commenté l'élue du Val-de-Marne devant le parterre de députés.

"Vous êtes la Première ministre la moins bien élue de la Ve République, vous avez maintenu un gouvernement à trous et à sursis ; trois de vos ministres ont été défaits aux législatives ; la ministre des Outre-mer a tenu trente-six jours avant de prendre la fuite ; que dire du ministre accusé de plusieurs viols, maintenu en poste jusqu’à lundi", a poursuivi Mathilde Panot.

"Ignorance ou monstruosité délibérée?"

La petite phrase a été saisie en premier par l'écrivain et professeur de philosophie Raphaël Enthoven. "Après l'abject 'Durafour crématoire', Mathilde Panot dans la droite ligne de Le Pen père, parle de "rescapée" à propos de la fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz. Ignorance ou monstruosité délibérée?", s'est étranglé l'essayiste dans un tweet.

Élisabeth Borne avait elle-même évoqué son histoire familiale au cours de son discours. "Première ministre de la France, je le dois à la République", avait-elle lancé sous les applaudissements de la coalition présidentielle. "C’est elle qui m’a tendu la main en me faisant pupille de la nation, alors que j’étais cette enfant dont le père n’était jamais vraiment revenu des camps."

Une "impardonnable dérive mélenchoniste"

Retweeté par plusieurs milliers de personnes, le message de Raphaël Enthoven a fait réagir en Macronie. Invité de Public Sénat ce jeudi le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini a appellé Mathilde Panot à "corriger" et "s'excuser". Pour le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, "là est l'impardonnable dérive mélenchoniste".

Laurent Croizier, député de la 1ère circonscription du Doubs a dénoncé lui "l'indécence" de la députée de l'opposition. "Les mots ont un sens. Ils ont aussi une Histoire", a fustigé de son côté le président du Crif, Yonathan Arfi.

"Qualifier la fille d'un déporté de 'rescapée' à la tribune de l'Assemblée Nationale, c'est faire le choix, conscient ou inconscient, de l'indécence. Aucun débat politique ne justifie cet outrage", a-t-il réagi.

"Malhonnête"

Sur Twitter, la présidente des Insoumis a répondu dès ce mercredi soir, en qualifiant ces attaques de "malhonnêtes".

"J’employais le mot dans le sens 'sauvée de justesse par la Macronie'. Aucune référence à sa terrible histoire familiale", a-t-elle ainsi expliqué.

"Où est le problème?", s'est interrogé son collègue François Ruffin sur LCI. "Elle est rescapée du suffrage universel (...) Ce n'est même pas une maladresse. Elle est rescapée d'une catastrophe électorale", affirme le député de la Somme.

Article original publié sur BFMTV.com