L'imam Hassan Iquioussen a été expulsé au Maroc par la Belgique

L'imam Hassan Iquioussen sort après une audience à la cour d'appel de Mons, le 10 novembre 2022. - Kenzo TRIBOUILLARD / AFP

Fin juillet dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé son expulsion du territoire français. Mais l'imam était introuvable au moment où l'arrêté d'expulsion avait été définitivement et avait fui en Belgique.

L'imam marocain Hassan Iquioussen a été expulsé ce vendredi vers le Maroc par la Belgique, où il avait été arrêté le 30 septembre après son expulsion de France pour des "propos incitant à la haine et à la discrimination", a annoncé son avocate française.

Ce prédicateur du nord de la France, dont le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion fin juillet, a été expulsé vers Casablanca après la délivrance jeudi d'un laisser-passer par les autorités marocaines, a précisé Me Lucie Simon.

L'arrêté d'expulsion vaut interdiction de retour, précise le ministère de l'Intérieur à BFMTV. Hassan Iquioussen est inscrit au fichier des personnes recherchées et donc au système d’information Schengen, cela permettant de signaler et d'empêcher son entrée dans l'espace européen.

Une "grande victoire contre le séparatisme"

L'annonce a également été faite par la secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration belge sur son compte Twitter ce vendredi, saluent le renvoi du "prédicateur de la haine Iquioussen" et "la bonne coopération" avec la France sur ce dossier.

"Nous ne pouvons pas permettre à un extrémiste de se promener sur notre territoire. Toute personne qui n'a pas le droit d'être ici doit être renvoyée", a-t-elle commenté dans un communiqué.

De son côté, Gérald Darmanin se félicite d'une "grande victoire contre le séparatisme", a appris BFMTV auprès de son entourage.

Expulsion de France fin juillet

Fin juillet, Gérald Darmanin avait annoncé l'expulsion d'Hassan Iquioussen, lui reprochant "un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d'une vision de l'islam contraire aux valeurs de la République".

Mais l'imam était introuvable au moment où l'arrêté d'expulsion avait été définitivement validé par le Conseil d'Etat le 31 août. Il avait fui en Belgique francophone où il a été arrêté dans la région de Mons le 30 septembre.

Hassan Iquioussen avait ensuite été placé en centre fermé près de Liège à la mi-novembre pour séjour illégal, visé par un ordre de quitter le territoire belge après l'échec de la procédure du mandat d'arrêt européen lancée par la France.

"Volte-face"

Son avocate française Lucie Simon s'est étonnée ce vendredi soir de la "volte-face" du Maroc, qui avait refusé l'été dernier à la France le laissez-passer consulaire permettant l'éloignement de l'imam dans son pays d'origine.

"Je suis surprise de la volte-face des autorités marocaines et j'estime que la vie d'Hassan Iquioussen est en France", a réagi Me Lucie Simon, soulignant que les avocats n'ont pas été informés de la délivrance du document consulaire.

"Nous attendons le jugement sur le fond du Tribunal administratif de Paris, si l'arrêté d'expulsion (français) était annulé, la France devra assurer son retour", a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Hassan Iquioussen arrêté en Belgique : dans quelle mesure l'imam peut-il être remis aux autorités françaises ?