Ligue 1: les débuts discrets de la mission d'information du Sénat sur le deal LFP-CVC

C’est une mission d’information pour le moment bien discrète. En début d’année, Laurent Lafon, président de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat avait annoncé le lancement d’une mission d’information de sa commission pour faire toute la lumière sur l’accord LFP-CVC. L'objectif? Faire un premier bilan deux ans après la création de la société commerciale de la Ligue de football professionnel.

Une mission d'information qui s'intéresse aux fonds d'investissement dans le football professionnel

Les sénateurs ont obtenu que cette mission d’information dispose de pouvoirs d’une commission d’enquête. Mais fin mars, les sénateurs apprennent que le Parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête sur les conditions du deal LFP-CVC suite à une plainte de l’association AC ! Anti-corruption déposée au mois de novembre 2023. Et comme il n’est pas possible qu’une enquête ou mission parlementaire parasite une enquête judiciaire, prioritaire, l’intitulé de la mission a donc évolué. Il s’agit désormais d’une mission d’information sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football professionnel français. De quoi élargir les auditions aux clubs concernés par l’arrivée de fonds d’investissement dans leur capital.

Les auditions ont débuté en ce mois d’avril. Six personnes ont pour le moment répondu aux questions des sénateurs: les deux économistes Luc Arrondel et Richard Duhautois, deux membres du CDES (Centre de droit et d’économie du sport) de Limoges, Christophe Lepetit et Jean-Christophe Breillat; ainsi que Pierre Rondeau (codirecteur de l’Observatoire Sport et Société à la Fondation Jean-Jaurès) et un président de club, Pierre Ferracci, patron du Paris FC.

Le président du Havre bientôt entendu, la répartition des fonds de CVC en question

Après la trêve parlementaire, les auditions vont reprendre. Selon nos informations, le mardi 7 mai, Jean-Michel Roussier sera entendu. Le président du Havre s’était récemment indigné de la répartition des fonds de CVC estimant que le HAC était lésé dans cette affaire. Le CA de la Ligue avait revoté en faveur de la répartition originelle ce qui avait désavoué Roussier. Mais il pourrait se montrer offensif devant les sénateurs lors d’une audition peut-être publique selon la décision de Laurent Lafon (président) et Michel Savin (rapporteur).

D’ailleurs, sur les premières auditions, plusieurs questions des sénateurs ont tourné autour de cette fameuse répartition des fonds de CVC sur l’état financier réel des clubs décrit comme catastrophique au moment de l’accord. L’impact économique de la crise Covid, la faillite Mediapro, les prêts garantis par l'Etat contractés par la LFP, l’évolution financière des clubs sur ces dernières années et donc le rôle des fonds d’investissement dans le foot français sont les principaux thèmes des questions des sénateurs. De nombreux autres présidents de clubs devraient être conviés à venir s’exprimer devant la commission. Tout comme les dirigeants de CVC mais aussi bien sûr ceux de la LFP, notamment son président Vincent Labrune, qui devraient l’être en fin de programme d’auditions.

Article original publié sur RMC Sport