L'historien de l'Antiquité Paul Veyne est mort

Paul Veyne en 2016.  - Joël Saget
Paul Veyne en 2016. - Joël Saget

L'historien de l'Antiquité Paul Veyne, salué pour son érudition et son enthousiasme pour transmettre sa passion des mondes grec et romain, est mort à l'âge de 92 ans, ont indiqué jeudi les éditions Albin Michel. Ce natif d'Aix-en-Provence s'était installé pour sa retraite à Bédoin, dans le Vaucluse, au pied du mont Ventoux.

Il a bousculé les idées reçues sur l'Antiquité, dans ses travaux sur la mythologie grecque (Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? Essai sur l'imagination constituante), le christianisme antique (Quand notre monde est devenu chrétien) ou la société et la sexualité à Rome.

Entre le Collège de France et le grand public

Professeur émérite au Collège de France, apprécié pour l'audace de son style et ses approches novatrices, Paul Veyne a été également une grande figure du débat intellectuel en France. Il reçut le prix Femina de l'essai en 2014 pour son récit Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas, et le prix de la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour l'ensemble de son oeuvre en 2017. Le grand public l'entendit aussi à l'occasion du succès de son livre en 2015 sur Palmyre, cité antique syrienne dont le patrimoine a été ravagé par l'organisation État islamique.

Passionné dans son adolescence par L'Odyssée, il entre à l'École normale supérieure en 1951. Il prend sa carte au Parti communiste, mais quittera le PCF lors de l'entrée des chars soviétiques à Budapest en 1956. Il fut admirateur du poète René Char (René Char en ses poèmes, 1990) et compagnon intellectuel de Michel Foucault (Michel Foucault: sa pensée, sa personne, 2008).

Article original publié sur BFMTV.com