L'euthanasie de convenance des animaux de compagnie : une pratique taboue toujours réalisée

Lors du congrès Pet Revolution, le vétérinaire Thierry Bedossa a évoqué l'euthanasie de convenance des animaux de compagnie. Il appelle à une véritable réflexion sur cette pratique.

Thierry Bedossa est vétérinaire et comportementaliste depuis 35 ans. Il est aussi le président-fondateur du refuge AVA (Agir pour la Vie Animale). Lors de son intervention à la 4e édition de Pet Revolution, un congrès dédié aux animaux de compagnie organisé par l'organisme de formation Animal University et l'Université Paris-Nanterre, il a évoqué l'euthanasie de convenance, une pratique qui n'est pas interdite par la loi et qu'il combat depuis toujours.

Une réflexion collégiale à mener

Lors de son intervention, diffusée le 3 décembre 2022*, le Dr Bedossa a évoqué ces propriétaires qui viennent à toute heure du jour et de la nuit pour faire euthanasier leur chien ou leur chat, en bonne santé physique et psychique. Cette pratique porte un nom : l'euthanasie de convenance. Et il l'a bien connue au début de sa carrière. "Nous ne faisons pas partie, dans ma génération, des individus formés à l'éthique", se désole-t-il. Longtemps, l'euthanasie a même été un non-dit dans la profession, et refuser la demande d'un client relevait de la faute professionnelle. "Depuis maintenant peut-être deux décennies, certains et certaines d'entre nous osent vraiment réfléchir à tout ce qui entoure cet acte", remarque le vétérinaire.

Mais les avancées restent timides. Le praticien évoque environ 45.000 euthanasies pratiquées chaque année en France par des vétérinaires sur des animaux qui ne sont pas moribonds. "Nous, les vétérinaires, lorsque nous faisons cela, nous sommes parmi les premiers maltraitants, lance le Dr Bedossa. C'est terrible à reconnaître".

L'éthique n'est toujours pas enseignée dans les écoles vétérinaires françaises, selon Thierry Bedossa. Il souhaiterait voir convoquer la pensée de philosophes, d'universitaires spécialistes de l'éthique, de sociologues et d'autres chercheurs sur cette question. "Il faut armer le jeune (vétérinaire, ndlr) pour qu'il soit capable de trouver les arguments afin d'expliquer à ce propriétaire que non, l'animal n'est pas en souffrance", recomma[...]

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