L'Europe finit sous ses plus hauts, Wall Street recule

LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN HAUSSE

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi mais sous leurs plus hauts du jour après le passage de Wall Street en territoire négatif, qui a tempéré les achats à bon compte alors que des indicateurs économiques mitigés avaient d'abord été perçus comme favorables à de nouvelles mesures de soutiens monétaires et budgétaires pour contrer la crise du coronavirus.

À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 0,62% (29,42 points) à 4.802,26 points après avoir pris jusqu'à plus de 2% en matinée. A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,2% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,39%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,51%, le FTSEurofirst 300 0,69% et le Stoxx 600 0,55%.

Ce dernier affiche toutefois encore un repli de 2,51% depuis le début de la semaine après le passage à vide de lundi (-3,24%).

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le rouge, le Dow Jones cédant 0,42%, le Standard & Poor's 500 0,77% et le Nasdaq Composite 1,06%, le repli des technologiques l'emportant sur la hausse spectaculaire de Nike (+9,75%).

LES INDICATEURS DU JOUR

En Europe, l'indice GfK du moral des ménages en Allemagne est ressorti sous le consensus à -1,6 pour octobre contre -1,0 attendu et les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats (PMI), s'ils confirment la reprise de l'activité dans le secteur manufacturier, sont décevants pour celui des services.

L'indice PMI composite de la zone, qui combine l'industrie manufacturière et les services, est ainsi retombé à 50,1 alors que le consensus Reuters le donnait à 51,7.

Aux Etats-Unis, les mêmes PMI "flash" montrent un ralentissement de la croissance de l'activtié, l'indice composite revenant à 54,4 contre 54,6 en août.

VALEURS

Les meilleures performances sectorielles du jour en Europe sont pour le compartiment du tourisme et des loisirs, dont l'indice Stoxx a pris 2,1% et pour celui de la distribution (+1,91%).

A l'opposé, le secteur de l'immobilier a cédé 1% et celui du pétrole et du gaz 0,57%; celui des banques a abandonné 0,44% après avoir passé la majeure partie de la séance dans le vert.

Paris, la plus forte hausse du CAC 40 est pour Renault, qui a gagné 3,41%, la plus forte baisse pour Unibail-Rodamco-Westfield (-4,20%).

En tête de l'EuroStoxx 50, Adidas a bondi de 4,42%, profitant des résultats supérieurs aux attentes et des prévisions solides de Nike, qui a inscrit un record à Wall Street.

Société générale a perdu 1,18% après l'annonce d'un projet de rapprochement de son réseau principal avec celui du Crédit du Nord afin de réduire ses coûts.

CHANGES

Le dollar évolue au plus haut depuis près de deux mois face à un panier de devises de référence (+0,27%), profitant de son statut de valeur refuge dans le contexte de la résurgence épidémique dans plusieurs pays et des doutes sur la solidité de la reprise économique en Europe.

Ces deux facteurs ont en effet fait reculer l'euro à son plus bas niveau depuis le 27 juillet contre le billet vert, à 1,1665 (-0,31%).

Le dollar profite également des déclarations, mardi, de Charles Evans, le président de la Réserve fédérale de Chicago, laissant entendre que la Fed pourrait commencer à relever les taux d'intérêt avant que l'inflation n'ait atteint son objectif.

TAUX

Les rendements de référence de la zone euro ont fini la journée pratiquement inchangés, à -0,503% pour le Bund allemand à dix ans mais ceux de pays périphériques comme l'Espagne et surtout l'Italie ont reculé, signe qu'une partie des investisseurs tablent sur de nouvelles mesures de soutien monétaire et budgétaire.

"Les statistiques d'aujourd'hui constituent un signal très inquiétant pour les décideurs, à la fois les gouvernements et la BCE, et une incitation à faire plus pour soutenir l'économie", explique Christopher Dembik, directeur de l'analyse macro chez Saxo Bank.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est en nette hausse après l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) américaine d'une baisse des stocks de brut (-1,6 million de barils), d'essence (-4,0 millions) et de produits distillés (-3,4 millions) la semaine dernière aux Etats-Unis.

Le Brent gagne 0,67% à 42,00 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,65% à 40,06 dollars.

(Marc Angrand)