L'Europe finit en recul; prises de bénéfice évoquées

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, pénalisées par certains résultats ou prévisions d'entreprises, le recul des cigarettiers britanniques et la hausse de l'euro.

La fin du mois est par ailleurs traditionnellement une période de prise de bénéfices.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,07% (-55,56 points) à 5.131,39 points. Le Footsie britannique a cédé 1% et le Dax allemand 0,4%.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,73%, le FTSEurofirst 300 0,98% et le Stoxx 600 1,04%.

Sur la semaine, le CAC prend 0,27%, le Dax perd 0,63% et le Footsie cède 1,2%.

Plus forte baisse du SBF 120, le groupe Renault (-5,08%) a publié vendredi des résultats records au premier semestre mais ses chiffres sont éclipsés par un prix-mix particulièrement négatif sur la période.

Le secteur européen de l'automobile a perdu 1,26%.

A la Bourse de Londres, British American Tobacco a chuté de 6,80%, sa plus grosse perte en pourcentage depuis 2008 après que l'agence américaine du médicament (FDA) a déclaré vouloir réduire le niveau de nicotine dans les cigarettes. Imperial Brands a abandonné 3,79%.

L'indice sectoriel des biens de consommation non essentiels a reculé de 2,11%.

Deuxième plus important recul du CAC 40, Essilor a perdu 4,12% après avoir abaissé sa prévision de croissance pour 2017 au vu notamment d'un marché latino-américain plus difficile que prévu au premier semestre.

Air France-KLM a lâché 4,13%, des analystes estimant que l'entrée au capital des compagnies Delta Air Lines et China Eastern pénaliserait les actionnaires actuels avec une dilution de leurs titres.

La forte chute des bénéfices d'Amazon au deuxième trimestre a pesé sur le compartiment de la technologie (-1,26%).

Rare valeur en hausse à la Bourse de Francfort, Adidas a gagné 8,79% à un niveau record, l'équipementier sportif allemand ayant annoncé la veille qu'il relevait ses objectifs 2017.

"Les résultats d'Amazon et la vigueur de l'euro pèsent sur les marchés mais pas seulement. Nous sommes également à la fin du mois de juillet, une période où les traders aiment prendre leurs bénéfices", souligne Markus Huber, trader chez City of London Markets.

Le dollar recule contre l'euro et perd 0,5% face à un panier de devises de référence après la publication d'un PIB en hausse de 2,6%, conforme pourtant aux prévisions des économistes interrogés par Reuters.

Le dollar est par ailleurs affaibli par les doutes des investisseurs sur la capacité de Donald Trump à dynamiser l'économie américaine après le rejet par le Sénat américain d'un texte prévoyant une abrogation partielle de la loi sur l'assurance-maladie dite "Obamacare".

De nombreux indicateurs économiques étaient également au menu en Europe. En France, les premiers résultats de l'Insee montrent que la croissance de l'économie a atteint 0,5% au deuxième trimestre, portée la demande intérieure et un retour à une contribution positive du commerce extérieur grâce aux exportations.

Dans la zone euro, le sentiment économique a connu une hausse inattendue en juillet pour atteindre un nouveau pic de 10 ans, l'optimisme progressant surtout dans le secteur des services, montre l'enquête mensuelle de la Commission européenne.

En Allemagne, les prix à la consommation ont progressé légèrement plus que prévu en juillet, ce qui a permis au rendement du Bund allemand à 10 ans de grimper vers un plus haut depuis janvier 2016 avant de se stabiliser à son niveau initial.

Sur le marché pétrolier, le cours du Brent gagne 1,9% à 52,5 dollars le baril, un pic de deux mois, et le brut léger américain prend 1,3%.

(Laetitia Volga, édité par Wilfrid Exbrayat)