"L'Espagne est aujourd'hui connue comme un pays raciste": les mots très forts de Vinicius, encore insulté lors de Valence-Real

"L'Espagne est aujourd'hui connue comme un pays raciste": les mots très forts de Vinicius, encore insulté lors de Valence-Real

De nouveau victime d'insultes racistes alors que le Real Madrid se déplaçait ce dimanche après-midi sur la pelouse de Valence (défaite 1-0 du Real), Vinicius a dénoncé le manque de soutien de la part de la Liga dans une publication Instagram après le match.

"Ce qu'ont gagné les racistes, c'est mon expulsion"

"Ce qu'ont gagné les racistes, c'est mon expulsion. Ce n'est pas du football, c'est de la Liga", a-t-il commenté dans un premier temps, en reprenant ironiquement le slogan du championnat espagnol en story.

Avant de publier un message plus long dans une publication Instagram: "Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième, ni la troisième. Le racisme est normal en Liga. La ligue pense que c'est normal, la fédération pense aussi que c'est normal et les adversaires l'encouragent."

"Je le regrette beaucoup. Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi est aujourd'hui le domaine des racistes. Une belle nation, qui m'a accueilli et que j'aime, mais qui a accepté d'exporter l'image d'un pays raciste dans le monde entier. Je suis désolé pour les Espagnols qui ne sont pas d'accord, mais aujourd'hui, au Brésil, l'Espagne est connue comme un pays de racistes. Et, malheureusement, pour tout ce qui se passe chaque semaine, je n'ai aucun moyen de le défendre. Je suis d'accord. Mais je suis fort et j'irai jusqu'au bout contre les racistes. Même si c'est loin d'ici."

Vinicius a été pris à partie par un supporter après une situation tendue dans la rencontre, qui l'a moqué en mimant un singe, selon le récit fait par son coéquipier Lucas Vazquez, qui assure avoir formellement identifié l'auteur des gestes racistes.

Durant tout le match, le public du stade Mestalla a insulté le joueur brésilien, mais des doutes subsistent sur la teneur des insultes. Ancelotti a entendu le stade crier "mono", soit singe en espagnol, mais un journaliste lui a précisé en conférence de presse que les spectateurs criaient "tonto", qui signifie "imbécile" en espagnol. Une explication qui n'a pas convaincu Ancelotti.

Une expulsion jugée insuffisante

L'attaquant a fini par être expulsé quelques minutes plus tard, alors qu'une bagarre avait éclaté sur le terrain. Epinglé pour avoir giflé Hugo Duro, il écope d'un carton rouge après une révision de la VAR, qui a vraisemblablement oublié de sanctionner son vis-à-vis, qui l'étranglait quelques secondes avant la claque.

En conférence de presse, Carlo Ancelotti a explosé et n'avait aucune envie de parler du match mais plutôt des faits gravissimes ayant émaillé la rencontre: "Penser à faire sortir un joueur pour cause de racisme, ça ne m'était jamais arrivé. Ce qui s'est passé aujourd'hui nous est déjà arrivé, mais de cette manière, non. C'est inacceptable. La Liga a un problème avec le racisme. Et le problème, ce n'est pas Vinicius. Vinicius est la victime. Mais il y a un problème très grave."

"Si Vini avait dit 'je quitte le terrain', je serais parti avec lui"

"Je lui ai demandé (à Vinicius, NDLR) s'il voulait continuer à jouer, et il voulait continuer. L'arbitre m'a dit qu'il devait aussi continuer, qu'il allait appliquer le protocole si cela se reproduisait. Mais cela s'est reproduit, parce que quand il l'a expulsé sur carton rouge, tout le stade s'est mis à chanter "singe, singe"... Cela ne peut pas continuer... Je suis très triste", a regretté le technicien italien.

"Dans tous les stades d'Espagne, les gens manquent de respect à Vinicius de manière continue", a déploré Dani Ceballos sur Movistar au coup de sifflet final. "Si Vini avait dit 'je quitte le terrain', je serais parti avec lui. C'est quelque chose que l'on ne peut pas tolérer", a abondé Thibaut Courtois, qui a d'ailleurs entendu "des cris de singe autour de la 20e minute".

Des communiqués de Valence et de la Liga

Dans un communiqué diffusé après le match, le Valence CF a dit "condamner publiquement toute sorte d'insulte, d'attaque ou de mépris", et "regrette les faits survenus" ce dimanche, en évoquant toutefois un "acte isolé". "Le club est en train d'enquêter sur les faits qui se sont déroulée et prendra les mesures les plus sévères", a assuré Valence dans son communiqué.

De son côté la Liga communique également et assure avoir "toujours été proactive face à tous les incidents racistes contre le joueur Vinicius Jr." "Ainsi, elle a porté plainte neuf fois, rappelle-t-elle en listant les dix matches qui ont fait l'objet d'un recours au comité de compétition et de la commission étatique contre la violence, le racisme, la xénophobie et l'intolérance dans le sport. Toutes les images disponibles ont été demandées pour enquête."

En conférence de presse, Carlo Ancelotti faisait déjà mention de ces nombreuses actions de la Liga mais interroge: "Il y a déjà eu des plaintes, mais qu'est-ce que ça a donné ? Rien du tout. La seule et unique solution, c'est d'arrêter le match."

Article original publié sur RMC Sport