Les Bourses en Europe montent encore, les taux aussi

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse jeudi au début d'une séance animée par de multiples publications d'entreprises, l'apaisement des craintes sur l'inflation alimentant le rebond des marchés actions en dépit de la remontée continue des rendements obligataires.

À Paris, l'indice CAC 40 avance de 1,31% à 5.232,77 points vers 08h55 GMT, porté notamment par l'envolée d'Airbus. À Francfort, le Dax progresse de 0,73% et à Londres, le FTSE gagne 0,62%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'adjuge 1,05%, le FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,77%.

Les indices européens avaient déjà clôturé en nette hausse mercredi, dans le sillage de la progression de Wall Street après une première réaction négative aux chiffres supérieurs aux attentes de l'inflation aux Etats-Unis.

"L'obsession relative à l'inflation apparue ces derniers jours a laissé la place à une plus grande sérénité", relève Tangi Le Liboux, stratège chez Aurel BGC. "Les marchés semblent considérer que les craintes relatives à une forte inflation sont surfaites".

L'indice Vix mesurant la volatilité est repassé sous le seuil de 20 points.

La baisse inattendue des ventes de détail aux Etats-Unis, annoncée en même temps que l'inflation mercredi, a calmé les craintes d'un resserrement monétaire plus vif qu'attendu de la Réserve fédérale (Fed). Elle suggère que la hausse des prix commence à peser sur la consommation des ménages américains.

"Une approche sensée serait que la Fed ne relève pas les taux d'intérêt quand elle voit clairement que les ventes au détail sont faibles", pointe Naeem Aslam, analyste marchés chez ThinkMarkets.

LE 10 ANS AMÉRICAIN À PLUS DE 2,94%

En dépit du rebond des actions, la tension reste forte sur le marché obligataire. Le rendement des Treasuries à 10 ans a touché jeudi un nouveau pic de quatre ans, à 2,944%.

Celui du Bund allemand progresse également pour évoluer à plus de 0,77%, mais sous son plus haut à 0,808% atteint il y a une semaine.

Le dollar ne profite pas de cette remontée des rendements obligataires américains et perd 0,45% face à un panier de devises de référence. Le billet vert a notamment touché un nouveau plus bas de 15 mois face au yen tandis que l'euro évolue à près de 1,25 dollar.

La faiblesse du dollar constitue un élement de soutien aux cours du pétrole, qui profitent également de l'annonce d'une hausse moins forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis. Le contrat mars sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se traite à plus de 61 dollars et le Brent est proche des 65 dollars.

AIRBUS S'ENVOLE

Aux valeurs en Europe, Airbus s'envole de 8,99%, en tête du CAC 40 et du Stoxx 600. L'avionneur européen a fait état de résultats supérieurs aux attentes pour 2017, en dépit d'une nouvelle provision sur l'A400M.

Ipsen se distingue également (+8,29%) après des résultats annuels jugés solides et des prévisions perçues comme encourageantes.

A l'inverse, Nestlé, qui a déçu sur ses résultats 2017, recule de 2,15% et pénalise l'ensemble du secteur européen de l'alimentaire et des boissons (-0,82%).

Le groupe suisse a par ailleurs annoncé qu'il ne reconduirait pas le pacte d'actionnaires qui le lie à la famille Bettencourt au sein de L'Oréal au-delà de sa date d'expiration du 21 mars "afin de maintenir toutes les options ouvertes dans l'intérêt des actionnaires de Nestlé."

A Paris, L'Oréal cède 0,37% et Sanofi baisse de 0,47%. Le groupe de cosmétiques, qui détient 9,15% du géant pharmaceutique, avait dit la semaine dernière qu'il pourrait céder sa participation afin de financer le rachat des parts de Nestlé à son capital.

(Édité par Véronique Tison)