Les actions hésitent, les rendements s'apaisent

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent prudemment jeudi à mi-séance et Wall Street est attendue en petite hausse à l'ouverture tandis que le calme revient sur le marché obligataire après deux jours de tensions.

À Paris, le CAC 40 est inchangé à 5.505,10 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,14% et à Londres, le FTSE prend 0,1%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est à l'équilibre, l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,06% et le Stoxx 600 abandonne 0,05%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,1%.

Les rendements des emprunts d'Etat ont grimpé ces deux derniers jours sur des anticipations de resserrement monétaire au Japon puis sur des informations évoquant un possible ralentissement voire une suspension des achats par la Chine de bons du Trésor américain.

Cette éventualité pourrait être fondée sur des informations inexactes et n'être qu'une fausse nouvelle, a dit jeudi l'Administration d'Etat des changes(SAFE), le régulateur chinois du marché des changes.

Le rendement des Treasuries à 10 ans s'est détendu à 2,537% contre 2,549% mercredi en clôture après avoir frôlé 2,6% et le dollar s'est retourné à la hausse face à un panier de devises de référence après la publication du communiqué de la SAFE.

L'EURO ATTEND LES "MINUTES" DE LA BCE

L'euro est pour sa part quasiment inchangé face au billet vert mais pourrait réagir à la publication, à 12h30 GMT, du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Le rendement du Bund allemand recule de plus de deux points de base à 0,455% après un pic à 0,48%.

"Il nous semble douteux qu'un krach obligataire puisse prendre forme à très court terme tant que l'inflation n'accélère pas sensiblement", estime Tangi Le Liboux, stratège chez Aurel BCG. "Dans ce contexte, les prix à la production américains publiés aujourd'hui présenteront un intérêt certain".

Les chiffres sur les prix à la production aux Etats-Unis sont attendus à 13h30 GMT.

En zone euro, la production industrielle a progressé un peu plus qu'attendu en novembre, selon la statistique publiée jeudi par Eurostat qui souligne la bonne santé de l'économie da la zone euro.

En Allemagne, la toute première estimation de la croissance 2017 ressort à 2,2%, le chiffre le plus élevé depuis six ans.

LE PÉTROLE GRIMPE ENCORE

Aux valeurs en Europe, le secteur des ressources de base se distingue à nouveau avec un gain de 1,07%. Les groupes miniers Anglo American et BHP Billiton prennent respectivement 2,88% et 1,46%.

A l'inverse, les distributeurs britanniques pèsent sur l'indice Stoxx 600 de leur secteur (-0,94%) après les chiffres de ventes jugés décevants de Marks and Spencer (-6,48%) et Tesco (-4,29%).

Le joaillier danois Pandora chute quant à lui de plus de 16% après avoir fait état de prévisions jugées décevantes pour les prochaines années et averti que ses résultats en 2017 seraient inférieurs à ses propres objectifs.

A Paris, Sodexo (-4,98%) accuse la plus forte baisse du CAC 40 en réaction à la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes.

Le reste de la cote est animée par des changements de recommandation : STMicroelectronics grimpe de 3,11% après un avis favorable de Credit Suisse et Fnac Darty perd 1,44%, pénalisé, selon des traders, par l'abaissement du conseil de HSBC.

Les cours du pétrole continuent de grimper au lendemain de l'annonce d'une baisse inattendue de la production de brut aux Etats-Unis. Le baril de brut texan a atteint 64 dollars pour la première fois depuis décembre 2014 et le Brent de mer du Nord se rapproche de 70 dollars.

Le prix du brut s'est apprécié d'environ 13% depuis début décembre et certains traders évoquent un risque de surchauffe du marché.

(édité par Marc Angrand)