L'EI pourrait fédérer des rebelles afghans, s'inquiète l'Onu

Les Nations unies s'inquiètent de la présence de l'organisation Etat islamique (EI) en Afghanistan, non pas tant pour ses capacités opérationnelles que pour sa propension à fédérer sous sa bannière des groupuscules jusque-là isolés. /Photo d'archives/REUTERS/Nour Fourat

NATIONS UNIES (Reuters) - Les Nations unies s'inquiètent de la présence de l'organisation Etat islamique (EI) en Afghanistan, non pas tant pour ses capacités opérationnelles que pour sa propension à fédérer sous sa bannière des groupuscules jusque-là isolés. Le représentant spécial de l'Onu pour l'Afghanistan, Nicolas Haysom, a fait le point sur cette question lundi devant le Conseil de sécurité. "La mission de l'Onu en Afghanistan (Unama) estime que la présence du groupe est une source de préoccupation, mais l'importance de l'EI n'est pas tant liée à ses capacités intrinsèques dans la région qu'au potentiel de ralliement qu'il offre à des groupuscules insurgés dissidents", a dit l'émissaire. Dans son dernier rapport sur l'Afghanistan, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a noté qu'une poignée de commandants taliban avaient déclaré leur allégeance au groupe extrémiste sunnite et qu'un nombre croissant de groupes cherchaient à obtenir des financements ou à coopérer avec l'EI. Le rapport soulignait qu'il n'existait aucune preuve d'un soutien massif en faveur de l'EI. Les forces afghanes ont dit avoir tué dimanche dix combattants se réclamant de l'EI. Depuis qu'elle a proclamé l'an dernier un califat dans des territoires conquis en Irak et en Syrie, l'organisation djihadiste sunnite rivale d'Al Qaïda a obtenu le ralliement de plusieurs autres groupes islamistes dans des pays comme l'Egypte, la Libye ou le Nigeria. (Michelle Nichols; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)