L'EI n'arriverait pas à remplacer tous ses djihadistes tués

LONDRES (Reuters) - Les forces de la coalition internationale sous commandement américain en lutte contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie tuent les combattants du groupe fondamentaliste plus vite qu'ils ne sont remplacés, a déclaré un général britannique. Le numéro un de l'armée américaine en Irak, le général Stephen Townsend, a estimé début février que les deux bastions de l'EI, Rakka en Syrie et Mossoul en Irak, seraient repris dans les six mois. Mardi, les forces irakiennes soutenues par la coalition ont poursuivi leur avancée dans Mossoul-Ouest et ont pris position à portée de tir du gouvernorat de la ville. "Nous tuons Daech à un rythme qu'il ne peut tout simplement pas supporter", a déclaré mardi à la presse le général Rupert Jones, commandant adjoint de la "Combined Joint Task Force", la formation militaire qui représente la coalition. "L'ennemi ne peut supporter le taux de pertes qui lui est infligé et, de ce fait, il perd du terrain, il perd des batailles", a-t-il ajouté. Plus de 45.000 djihadistes ont été tués par les frappes aériennes de la coalition, selon des chiffres arrêtés à août 2016. La chute de Mossoul et de Rakka ne signifiera toutefois pas la fin du combat contre l'EI, a dit mardi le général Jones, mais ce sera le début de la fin. "Le caractère inéluctable de sa destruction n'est vraiment qu'une question de temps", a-t-il déclaré. La direction de l'EI, dit-il, ne lutte désormais plus que pour sa survie. Le nombre de combattants de l'EI en Irak et en Syrie est à son niveau le plus bas depuis deux ans et demi, estime la coalition. L'EI a perdu 62% du territoire qu'il contrôlait en Irak et 30% en Syrie. Selon le général Jones, le nombre de combattants étrangers qui rejoignent les rangs de l'EI a chuté dans une fourchette estimée entre 75% et 90%, à la fois parce qu'il est devenu plus difficile d'arriver jusqu'à l'EI et parce que les candidats se font moins enthousiastes. Selon lui, l'Etat islamique s'est recentré sur la radicalisation de ses partisans hors d'Irak et de Syrie de façon à ce que des attentats soient perpétrés hors du Proche-Orient. Sur la base d'estimations de la coalition, l'activité de l'EI sur Twitter a chuté de 45% depuis 2014, avec 360.000 comptes suspendus. Certains comptes liés à l'EI sur les réseaux sociaux ont une durée de vie inférieure à deux jours. (Kylie MacLellan, Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser)