Le Niger appelle à une intervention internationale en Libye

Il ne peut y avoir de sortie de crise en Libye sans intervention militaire internationale, a déclaré vendredi le président du Niger, Mahamadou Issoufou (sur le perron de l'Elysée à Paris), à l'issue d'une entrevue à Niamey avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. /Photo d'archives/REUTERS/Benoit Tessier

NIAMEY (Reuters) - Il ne peut y avoir de sortie de crise en Libye sans intervention militaire internationale, a déclaré vendredi le président du Niger, Mahamadou Issoufou. "Je ne vois pas comment les milices terroristes qui sont armées vont créer les conditions de la réconciliation entre Libyens. Je ne vois pas comment elles peuvent créer les conditions de l'organisation d'élections libres et transparentes en Libye", a-t-il ajouté. Pour le président nigérien, qui s'adressait à des journalistes à l'issue d'une entrevue avec le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "une intervention internationale est indispensable à la réconciliation de tous les Libyens, y compris les 'khadafistes'". Lors d'un forum sur la sécurité le mois dernier à Dakar, le Mali, le Tchad et le Sénégal avaient de même demandé à la communauté internationale d'intervenir militairement pour mettre fin au chaos en Libye, où deux gouvernements luttent pour le contrôle du pouvoir. "Tous les pays sont conscients que ce qui se passe en Libye est inacceptable (...), pour une fois il faut qu'on nous écoute, pour une fois il faut qu'on nous entende", a encore dit le président nigérien, pour qui les pays de la région "paient les frais" de l'intervention militaire internationale de 2011 qui a mis fin au régime de Mouammar Khadafi. La France, qui écarte pour l’heure l’option militaire en Libye, a installé une base militaire temporaire à Madama, dans le nord-est du Niger, à proximité de la frontière libyenne. Jean-Yves Le Drian, qui effectue une tournée au Tchad, au Niger et au Mali, a déclaré mercredi que la communauté internationale commettrait une erreur si elle laissait un "sanctuaire terroriste" se développer en Libye, où de nombreux combattants islamistes ont trouvé refuge après l'intervention française au Mali il y a deux ans. Pour Mahamadou Issoufou, "une résolution doit être prise (à l'Onu) pour sortir de ce chaos qui existe actuellement en Libye". "Elle sera prise, j'en suis sûr", a-t-il ajouté. (Marine Pennetier, édité par Yann Le Guernigou)