Le Mans : des médecins retirent inutilement un ovaire à une fillette de 6 ans

Des médecins ont inutilement retiré un ovaire à une enfant de six ans - Getty Images

En mai 2017, les médecins du centre hospitalier du Mans (Sarthe) ont retiré un ovaire à une petite fille de 6 ans. Six ans plus tard, alors que des manquements ont été établis, ses parents ont demandé réparation devant la justice ce 8 février.

Tout indiquait une angine. Tout sauf les violentes douleurs abdominales que ressentait la petite fille de 6 ans prise en charge au centre hospitalier du Mans, dans la Sarthe, en mai 2017. Comme le rapportent nos confrères du journal Ouest-France, les médecins ont alors conclu à une torsion d’ovaire, chose rarissime à un si jeune âge, et ont procédé à l’ablation de l’ovaire en question. Deux ans plus tard, en 2019, un rapport d’expertise a pourtant révélé que cette opération menaçant la fertilité future de la petite fille aurait pu être évitée.

Cette expertise démontre en effet que plusieurs manquements ont eu lieu. Tout d’abord, la pathologie a été détectée tardivement. Ensuite, une échographie d’urgence aurait dû être réalisée mais ne l’a pas été. Enfin, et surtout, l’ablation était évitable. Un constat qui a poussé les parents de la petite victime à demander réparation auprès de la justice. Entendus par le tribunal administratif de Nantes ce mercredi 8 février, ils ont réclamé 50 000 euros. Ils estiment en effet que la fertilité future de leur fille est menacée et que cela constitue un important préjudice.

Responsabilité établie, fertilité menacée

Toujours selon le journal Ouest-France, la justice ne s’est pas attardée sur la détermination de la responsabilité du centre hospitalier du Mans. Celle-ci étant établie aux yeux du tribunal, ce dernier s’est plutôt concentré sur le niveau de dédommagement due à la victime : 2 000 euros pour la souffrance endurée, 8 000 pour le déficit fonctionnel permanent, 1 200 euros pour le préjudice moral des parents et quelques autres menues compensations. Au total, la rapporteure publique propose donc un dédommagement de 12 700 euros, bien loin de la somme demandée par les parents.

Cette différence s’explique par le fait que la magistrate recommande au tribunal de ne pas se prononcer sur la future infertilité de la petite fille. Les parents considèrent au contraire qu’avec un seul ovaire, il n’y a aucune possibilité qu’elle puisse procréer normalement. Le tribunal rendra son jugement dans un mois.

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