Le Mali signe un accord de paix, les rebelles demandent du temps

ALGER (Reuters) - Le gouvernement malien a signé dimanche un accord préliminaire de paix dans le nord du Mali mais les rebelles touaregs de l'Azawad ont réclamé davantage de temps pour pouvoir mener des consultations. Le texte issu d'une médiation des Nations unies et négocié à Alger cherche une solution aux insurrections et à l'instabilité qui affectent le nord du Mali depuis l'indépendance du pays. "Cet accord ne vise pas à résoudre immédiatement tous les problèmes d'une crise profonde, multiforme et cyclique. Il s'agit néanmoins d'une étape décisive vers la paix et la réconciliation", peut-on lire dans la déclaration. Plusieurs groupes rebelles, dont le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), ont différé leur signature. "Nous ne signerons pas aujourd'hui, parce que nous avons besoin de davantage de temps pour consulter notre base", a expliqué Moussa Ag Assarid, représentant en Europe du MNLA. Les rebelles, qui veulent notamment l'institution d'une structure fédérale, estiment que le texte soumis à signature ne répond pas pleinement à leurs demandes politiques. Samedi, plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés dans Kidal, grande ville du Nord-Mali, pour presser les négociateurs rebelles de ne pas signer la déclaration d'Alger. A Paris, le ministre des Affaires étrangères a salué "une excellente nouvelle" et a rendu hommage à la médiation algérienne. "Je salue la décision du président et du gouvernement malien de le parapher et appelle tous les groupes du Nord, qui ont salué très positivement cette avancée, à le faire sans délai", écrit Laurent Fabius dans un communiqué. L'armée française est intervenue au Mali en janvier 2013 pour chasser des groupes djihadistes armés qui menaçaient la capitale Bamako. La France dispose toujours, dans le cadre de son opération antiterroriste Barkhane, d'un point d'appui permanent à Gao et d'une base avancée temporaire à Tessalit. (Patrick Markey et Lamine Chikhi à Alger, Tiemoko Diallo à Bamako et Marine Pennetier à Paris; édité par Henri-Pierre André)