Le Hamas sur la liste égyptienne des organisations terroristes

La justice égyptienne a ajouté le Hamas palestinien à sa liste des organisations terroristes. Les brigades Ezzedine al Kassam, aile militaire du mouvement, avaient déjà été inscrites fin janvier sur cette liste, où figurent également les Frères musulmans. /Photo d'archives/REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa

LE CAIRE (Reuters) - La justice égyptienne a ajouté le Hamas palestinien à sa liste des organisations terroristes, a-t-on confirmé samedi de source judiciaire. Les brigades Ezzedine al Kassam, aile militaire du mouvement, avaient déjà été inscrites fin janvier sur cette liste noire où figurent également les Frères musulmans. Le Hamas, ou Mouvement de la résistance islamique, est issu de la confrérie qui fait l'objet d'une intense répression en Egypte depuis l'éviction du président Mohamed Morsi, déposé par l'armée en juillet 2013. Le Caire l'accuse de partager la même idéologie qu'Ansar Baït al Makdis, groupe armé du Sinaï qui s'est rallié à l'Etat islamique et multiplie les attentats contre les symboles du pouvoir. "La cour a jugé que le Hamas devait être inscrit (sur la liste des) organisations terroristes", a déclaré à Reuters Samir Sabry, un des avocats à l'origine de la plainte contre le mouvement palestinien. Cette décision de justice risque de grandement compliquer les relations entre les autorités égyptiennes et le mouvement palestinien qui contrôle la bande de Gaza, frontalière de l'Egypte. "La décision de la justice égyptienne est choquante et dangereuse, elle vise le peuple palestinien et les factions de sa résistance", a réagi le Hamas dans un communiqué. En janvier déjà, à la suite de la décision visant les seules brigades Ezzedine al Kassam, une source proche du mouvement palestinien avait indiqué que l'Egypte ne serait plus considérée comme un médiateur dans son conflit avec Israël. Depuis des années, à chaque conflit armé, Le Caire a joué un rôle central dans la recherche de cessez-le-feu entre les parties, y compris lors de la guerre de l'été dernier. (Ahmed Tolba et Mahmoud Mourad avec Nidal al Mughrabi à Gaza; Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français)