Le site grenoblois de GE bloqué depuis mercredi par les salariés

Les salariés de General Electric à Grenoble bloquent depuis mercredi matin l’accès au site afin de dénoncer la suppression annoncée de 345 emplois sur les 1.000 que compte GE Hydro en France. /Photo prise le 12 mai 2017/REUTERS/Daniel Becerril

LYON (Reuters) - Les salariés de General Electric à Grenoble bloquent depuis mercredi matin l’accès au site afin de dénoncer la suppression annoncée de 345 emplois sur les 1.000 que compte GE Hydro en France. Les salariés du géant américain se sentent trahis et affirment que l'engagement de créer un millier d’emplois d’ici 2018, pris il y a deux ans avec Arnaud Montebourg, alors ministre de l’Industrie, lors de la vente de la branche énergie d’Alstom à General Electric, n'a pas été tenu. Arnaud Montebourg est d’ailleurs sorti de son silence en début de semaine en se rendant sur le site grenoblois à l’invitation des syndicats. Il a engagé l’Etat à exercer son droit d’achat sur les actions Alstom prêtées il y a trois ans par Bouygues. Les quelques 250 salariés massés depuis mercredi devant les grilles de l’entreprises pour empêcher son activité ont voté jeudi après-midi "à l’unanimité" la reconduction du mouvement pour vendredi. "C’est une décision spontanée de l’ensemble des salariés", a expliqué Frédéric Strappazzaon, salarié de l’entreprise et élu CGT. "Si on supprime 345 emplois, le reste de l’entreprise ne sera plus viable car il n’y aura plus d’atelier." Selon lui, un CCE d’entreprise qui devait se tenir jeudi sur place a été annulé par la direction. "La direction refuse d’y participer tant que l’entreprise sera occupée", rapporte ce délégué syndical. Les salariés en colère bénéficient du soutien des députés communistes. "Le silence du gouvernement sur ce dossier est injustifiable, il met en lumière la dangerosité et la fragilité des accords liés aux changements de capitaux dans des filières industrielles indispensables à la réponse des besoins humains", ont-ils dénoncé jeudi dans un communiqué demandant instamment au gouvernement d’intervenir. Europe Ecologie-Les Verts adopte la même position, dénonçant "une vente à la découpe déguisée engagée depuis plusieurs mois et soutenue par une logique financière à court terme". Le maire écologistes de Grenoble, Eric Piolle, a dénoncé "un plan brutal" dans un courrier envoyé à Emmanuel Macron. Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire envisage de recevoir les syndicats du site. (Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse)