L'avocature en retard sur le droit des femmes enceintes

Dans les grands cabinets d'avocats les femmes sont réduites à la portion congrue parmi les associés, quand elles ne sont pas évincées sous des prétextes fallacieux quand elles font des enfants

Le Conseil de l’Ordre des avocats parisiens a accordé le mois dernier 65 000 euros de dommages et intérêts à une consœur qui se disait victime de discrimination sexuelle au sein d’un grand cabinet. En mars 2013, Me Carine Benamouzig était virée de chez Allen & Overy (1) après dix ans de bons et loyaux services. Et surtout trois enfants, peu compatibles avec les horaires déments dans ce type de firme. «Dans ces cabinets, on veut bien des femmes comme petites mains, mais pas comme mères de famille», avait plaidé à l’audience sa propre avocate, à laquelle assistaient des consœurs en poussettes.

L’équation est simple. Près de 52% des 54 000 avocats français sont des avocates. Et ce n’est qu’un début: la proportion grimpe à 67% au sein de l’Ecole de formation du barreau. Dans l’état-major des grands cabinets, seules 22,5% d’entre elles ont rang d’associées - qui se partagent l’essentiel des bénéfices. La grande majorité se contente du statut de collaboratrice - agrémenté de quelques bonus. Une caricature.

Me Benamouzig n’a pourtant pas eu gain de cause sur l’essentiel, la discrimination sexuelle. Dans sa décision du 21 décembre, le Conseil de l’Ordre justifie la rupture de son contrat par Allen & Overy. Sur la forme, car signifié en dehors d’un congé maternité, comme sur le fond, ses «choix familiaux» étant peu compatibles avec les «horaires inhérents d’un cabinet international». Mais le CO s’est tout de même senti obligé de lui accorder un petit quelque chose, le sujet étant de plus en plus sensible dans la profession: un «préjudice moral», les tauliers d’Allen & Overy ayant manqué de «délicatesse et confraternité», selon l’expression chère aux avocats. En cause, leur refus d’organiser (et même de payer, selon la coutume) son pot de départ… «Le fait qu’aucun des (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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