« Last Night in Soho » : une somptueuse danse macabre signée Edgar Wright

L'apprentie styliste Éloïse (Thomasin McKenzie) hantée par de terrifants fantômes du passé dans Last Night in Soho.
L'apprentie styliste Éloïse (Thomasin McKenzie) hantée par de terrifants fantômes du passé dans Last Night in Soho.

Ça commence comme une comédie romantique de Blake Edwards ou une chanson de Petula Clark? avant de basculer dans un cauchemar au carrefour d?Hitchcock, Polanski et Argento, sur fond de violons hurlants à la Herrmann. Nul besoin cependant de cinéphilie avertie pour apprécier Last Night in Soho. Thriller fantastique ébouriffant, tour à tour intrigant, euphorisant et vraiment effrayant, le nouveau film d?Edgar Wright souffle une oxygénante singularité dans un genre écrasé jusqu?à la nausée par les franchises. Le réalisateur britannique, célèbre pour ses comédies de genre cultes telles que Shaun of the Dead, Hot Fuzz ou Le Dernier Pub avant la fin du monde, change ici de direction : adios le rire, cap sur l?angoisse, celle d?une nymphe de la campagne anglaise, Éloïse « Ellie » Turner (la sublime Thomasin McKenzie), quittant son doux foyer pour des études de styliste en plein c?ur de Londres.

Orpheline fragile ? sa maman s?est suicidée ?, élevée par sa grand-mère, Éloïse voit parfois la défunte dans le miroir. Un don surnaturel crucial pour la suite. Inscrite dans un prestigieux institut à Soho, l?immaculée Ellie goûte peu le tourbillon de stupre et d?alcool auquel s?adonnent les étudiants londoniens? Mais la nuit, dans l?appartement à part et loin des fêtards qu?une énigmatique vieille dame lui loue (Diana Rigg, fabuleuse dans son tout dernier rôle), Éloïse rejoint dans ses rêves le flamboyant Londres des sixties et se confond avec un double irradiant de sensu [...] Lire la suite