L'armée syrienne se retire de la région clé de Sahl al-Ghab

L'ARMÉE SYRIENNE SE RETIRE DE LA RÉGION CLÉ DE SAHL AL-GHAB

BEYROUTH (Reuters) - L'armée syrienne s'est retirée sur de nouvelles lignes de défense dans la plaine de Sahl al-Ghab, considérée comme d'importance vitale pour le président Bachar al Assad, afin d'éviter des pertes face à l'avancée des rebelles, a-t-on appris mardi de source militaire syrienne. Les progrès des groupes insurgés, dont le Front al Nosra, lié à Al Qaïda, dans la plaine de Sahl al-Ghab, une région fertile d'environ 60 km de long dans le nord-ouest du pays, leur ont permis de se rapprocher de la région montagneuse qui constitue le fief des Alaouites, la communauté à laquelle appartient la famille Assad. Les rebelles ont pris le contrôle de positions élevées dans la région de Sahl al-Ghab lors d'une offensive lancée il y a deux semaines, renforçant le potentiel de leur artillerie et de leurs missiles antichars, a expliqué la source militaire. "L'armée, pour éviter des pertes et éviter de s'exposer à l'artillerie et aux missiles depuis ces positions, a opté pour une deuxième ligne de défense", a dit cette source. "Elle a renforcé ses positions sur cette deuxième ligne de défense." "Au final, elle abandonne ses positions dans le but de renforcer une ligne de défense fixe." "Aucune armée au monde n'aime battre en retraite mais cela n'est pas préoccupant. Nous pouvons reprendre ces positions", nous les avons déjà reprises auparavant", a-t-elle ajouté. Cette évolution souligne les difficultés auxquelles est confrontée l'armée de Damas. Le mois dernier, Bachar al Assad a reconnu que son armée manquait d'hommes et qu'elle avait abandonné certaines zones dans le but d'en défendre d'autres jugées plus importantes. La source militaire a déclaré que les forces rebelles étaient importantes et qu'elles bénéficiaient d'importants soutiens étrangers, une référence à la Turquie et à d'autres pays hostiles à Damas. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisation non-gouvernementale basée au Royaume-Uni qui suit la situation sur le terrain via un réseau d'informateurs, estime que Bachar al Assad ne contrôle plus désormais qu'un quart du territoire, même si cette zone inclut des villes dans lesquelles vit la majorité de la population. (Tom Perry et Suleiman Al-Khalidi, Marc Angrand pour le service français)