L'aliment-médicament : des repas thérapeutiques pour améliorer la vie des patients, mais aussi les comptes des assurances maladie

Une étude originale menée par des scientifiques américains montre qu'un accompagnement nutritionnel de personnes atteintes de maladies métaboliques, comme le diabète ou l'obésité, permettrait d’éviter chaque année 1,6 million d'hospitalisations et de réaliser des économies chiffrées à 13,6 milliards de dollars.

C’est une démonstration intéressante que vient de présenter une équipe de chercheurs de l’université Tufts (Boston, États-Unis) dans la revue JAMA : s’il était proposé, en complément de leur suivi médical, deux repas équilibrés, 5 fois par semaine, aux Américains à mobilité réduite atteints de maladies liées à l’alimentation et pris en charge dans le système Medicare ou Medicaid, il serait possible d’éviter chaque année 1,6 million d'hospitalisations et de réaliser des économies chiffrées à 13,6 milliards de dollars.

"La nourriture est un médicament"

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont analysé les dépenses de santé à partir d’un panel représentatif de la population américaine ; ils ont créé un modèle pour simuler les conséquences financières et thérapeutiques d’une politique de santé publique qui intégrerait une prise en charge financière de repas thérapeutiques. Les scientifiques disposaient déjà d’études ayant mesuré l'association entre repas thérapeutiques, hospitalisations et dépenses de santé. L’originalité du travail a été d’estimer le bénéfice total pour les patients et pour l’ensemble des assurances américaines. Leur projection montre que plus de 6 millions d’adultes américains seraient éligibles à ce type de programme.

Pour les auteurs de l’étude, "la nourriture est un médicament", selon la formule qu'ils emploient dans leurs travaux. Ils tendent à prouver que l'alimentation devrait faire partie de l’arsenal thérapeutique du traitement des maladies chroniques liées à la qualité des repas aux États-Unis.

Une démonstration "extrêmement intéressante"

Interrogé par Sciences et Avenir à propos de ce travail, le docteur Jean-François Thébaut, vice-président de la Fédération Française des diabétiques, trouve la démonstration "extrêmement intéressante". Selon le médecin, elle est en accord avec les différents constats des spécialistes : les maladies métaboliques (type diabète ou obésité) doivent, outre une prise en charge médicale, faire l’objet d’un trai[...]

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