Laetitia Avia jugée à Paris pour harcèlement moral envers ses collaborateurs

L’ancienne députée LREM est soupçonnée d’avoir « exprimé en public des moqueries, dénigrements, propos humiliants » à l’encontre de ses assistants parlementaires.

JUSTICE - Trois ans après les premières accusations, le procès. L’ancienne députée et porte-parole de LREM, Laetitia Avia, doit être jugée ces mardi et mercredi 9 et 10 mai à Paris pour des soupçons de harcèlement moral envers des assistants parlementaires. Cinq d’entre eux avaient en effet témoigné, dans une enquête publiée sur Mediapart, des nombreuses humiliations dont ils jugeaient avoir été victimes.

Aujourd’hui retournée à son métier d’avocate après sa défaite aux dernières élections législatives en 2022 dans la 8e circonscription de Paris, Laetitia Avia, 37 ans, conteste fermement tout harcèlement moral et dénonce l’origine des accusations.

En mai 2020 dans Mediapart, cinq anciens assistants parlementaires accusaient en effet la députée de Paris de harcèlement vis-à-vis de ses collaborateurs. Les témoignages évoquaient également des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes que tenait Laetitia Avia dans des échanges avec son équipe.

« Un climat de peur et de mal-être »

La députée, militante LREM de la première heure, portait alors au Parlement un projet de loi contre la haine en ligne, qui a été censuré en grande partie le mois suivant par le Conseil constitutionnel. Après plusieurs plaintes, une enquête a été ouverte en juillet 2020 et, deux ans plus tard, l’élue a été citée à comparaître devant le tribunal. Six anciens collaborateurs sont concernés et un septième doit se joindre à la procédure.

Laetitia Avia est soupçonnée d’avoir entre juin 2017 et août 2020 « exprimé en public des moqueries, dénigrements, propos humiliants » sur le « comportement personnel » ou la « compétence professionnelle » de ces assistants parlementaires afin « de les déstabiliser », en « ne respectant pas le droit à la déconnexion », selon la citation consultée par l’AFP.

Il est aussi reproché à la prévenue d’avoir « exigé des missions hors contrat (correction de copies, achats personnels, meetings de campagne électorale) et des heures de travail abusives », d’avoir eu une « gestion erratique » et d’avoir « instauré un climat de peur et de mal-être ».

La défense confiante avant le procès

Laetitia Avia « conteste tout harcèlement », a déclaré Basile Ader, qui la défend avec Vanessa Friedland. « Je suis assez confiant au moment où elle va pouvoir enfin s’en expliquer », a-t-il ajouté. Au moment de la parution de l’article, Laetitia Avia avait dénoncé une « manipulation » et un « tableau mensonger » et porté plainte en diffamation contre Mediapart.

L’avocate de quatre plaignants, Maud Sobel, n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience. À l’époque, la présidence de l’Assemblée nationale et celle du groupe LREM avaient été avisées de l’affaire. La cellule anti-harcèlement lancée en 2020 avait également été saisie ainsi que la déontologue de l’Assemblée nationale.

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