De l'ADN imprimé à la demande

Premier du genre, un robot allonge des petits brins d'ADN, selon la commande passée.

Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°216 daté janvier/ mars 2024.

On dirait une grosse imprimante. Et en effet, elle imprime... des petits segments d'ADN, des oligonucléotides. Dans ses cartouches : des réactifs portant les quatre nucléotides du vivant (A, C, T, G), des enzymes…

"Pour produire 96 brins différents de 20 à 30 nucléotides, il faut environ six heures"

Premier du genre, ce robot enfile des "perles", une à une, en fonction de la commande : à l'aide d'un enzyme, il allonge - d'un nucléotide de la variété voulue à la fois - des petits brins d'ADN. Cela, en parallèle dans les 96 "puits" d'une plaque au standard des automates de biologie. "Pour produire 96 brins différents de 20 à 30 nucléotides, il faut environ six heures", calcule Thomas Ybert, cofondateur et PDG de la société DNA Script.

Des usages malveillants redoutés

En simplifiant à l'extrême la production de brins et donc en diminuant son coût, l'imprimante à ADN facilitera la recherche sur l'origine de la vie, rendra plus efficaces des thérapies cellulaires, accélérera la mise au point de vaccins et médicaments et leur production par une bactérie au génome modifié. Mais on peut craindre des usages malveillants. Un rapport publié en mai par l'ONG américaine NTI estime que d'ici cinq à dix ans, les imprimantes permettront la synthèse de brins de 10.000 nucléotides. Or, bien des virus ont un génome plus court…

Par Pierre Vandeginste

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