La GSMA pour plus de sécurité indépendamment de Huawei

BARCELONE (Reuters) - Le secteur télécoms est parfaitement conscient de la nécessité de garantir la sécurité des réseaux mobiles de plus en plus complexes, a déclaré à Reuters le patron de l'association GSMA, au moment où les Etats-Unis prônent l'exclusion de certains équipementiers pour des raisons de sécurité nationale.

L'association GSMA, qui rassemble 300 opérateurs télécoms à travers le monde, a rejeté les appels des Etats-Unis demandant à leurs alliés européens d'exclure le chinois Huawei de leurs futurs réseaux de 5G qu'ils accusent d'être utilisé par Pékin à des fins d'espionnage.

La GSMA propose plutôt que soit mis en place un dispositif européen de tests plus contraignant afin de garantir que les smartphones et les milliards d'objets connectés qui vont utiliser les futurs réseaux 5G soient protégés des pirates.

"Nous allons vers une connectivité intelligente, ce qui signifie que davantage d'équipements seront reliés", a déclaré Mats Granryd, le directeur général de la GSMA, l'organisateur du Mobile World Congress, le salon annuel sur les télécoms, qui tient cette semaine à Barcelone.

"Si nous avons des doutes aujourd'hui, ils risquent de s'aggraver à l'avenir".

Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis et l'Australie, ont déjà restreint l'accès de Huawei à leurs marchés pour la 5G.

La Commission européenne étudie aussi différentes mesures qui reviendraient de facto à bannir le matériel du groupe chinois, premier équipementier télécoms au monde.

Huawei rejette les accusations portées à son encontre et aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée pour étayer les soupçons qui pèsent sur le groupe.

Certains opérateurs télécoms estiment que le déploiement de la 5G pourrait prendre plusieurs années de retard si Huawei était exclu de ce marché. Ils pressent aussi les Etats-Unis d'apporter des preuves de leurs soupçons contre Huawei.

Pour Nick Read, directeur général de Vodafone, cela est nécessaire pour permettre un "examen fondé sur des faits et évalué les risques".

(Douglas Busvine; Claude Chendjou pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)