Dans l’est du Soudan, une musique d’un nouveau genre envoûte les foules

“C’était puissant, une énergie contagieuse – c’était un club” : c’est en ces termes que Vik Sohonie décrit auprès de Middle East Eye la première fois qu’il a écouté Jantra se produire en public, lors d’un mariage près de Khartoum, la capitale du Soudan, située dans l’est du pays.

Le fondateur du label indé Ostinato Records a été tellement ébloui par la créativité du musicien soudanais qu’il a voulu le produire, pour faire ainsi rayonner cette nouvelle musique baptisée “Jaglara”, qui mêle sons traditionnels et électros, relate le site panarabe.

Sorti mi-juin, l’album Synthesized Sudan : Astro-Nubian Electronic Jaglara Dance Sounds from the Fashaga Underground a rendu “la musique jusqu’à présent obscure de Jantra accessible aux pistes de danse du monde entier”, se réjouit Middle East Eye.

Une musique cosmique

C’est avant tout dans sa région de Fashaga, dans l’extrême est du pays, que l’artiste se produit en animant notamment des soirées de mariage, comme un certain Omar Souleyman à ses débuts.

“Ses beats survoltés rappellent la dabkeh frénétique du légendaire musicien syrien Omar Souleyman mais le jaglara (qu’on peut traduire grossièrement par ‘improvisation’) apparaît comme un cocktail surnaturel propre à Jantra et à sa région. Mélodies et rythmes traditionnels soudanais se mêlent à des synthés éthérés pour créer des fréquences sublimes que seul son Yamaha peut faire naître”, décrit le site d’information.

Originaire de la ville de Qadarif, l’artiste se produit surtout devant des populations rurales de cette province isolée, objet de disputes territoriales avec ses voisins, l’Érythrée et l’Éthiopie. Un environnement a priori “improbable pour faire jaillir cette musique fascinante de l’ère spatiale”, et qui rend difficiles les déplacements de Jantra dans le reste du pays.

Innovation et improvisation

Mais Jantra a su captiver sa communauté grâce à sa virtuosité sur son synthé Yamaha reprogrammé pour l’adapter à la polyrythmie soudanaise.

Et des vidéos très suivies de ses performances sur les réseaux sociaux ont attiré l’attention de Vik Sohonie, qui a voulu enregistrer un album. Mais cela ne pouvait pas se faire de manière classique dans un studio, tant sa musique se nourrit de l’improvisation et de l’énergie de la foule.

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