L’oreille gauche est plus réactive aux bonnes nouvelles, selon cette étude

Les scientifiques ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique d’imagerie cérébrale mesurant in vivo l’activité des aires du cerveau en détectant les changements locaux de flux sanguin.
Les scientifiques ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique d’imagerie cérébrale mesurant in vivo l’activité des aires du cerveau en détectant les changements locaux de flux sanguin.

Des neuroscientifiques suisses ont découvert que nous réagissons plus fortement aux sons humains positifs, tels que les rires ou les vocalisations agréables, lorsqu’ils proviennent de notre gauche.

ÉTUDE - Les bonnes nouvelles seraient encore meilleures lorsqu’elles sont soufflées dans notre oreille gauche. Dans un article publié ce vendredi 19 mai dans Frontiers in Neuroscience, des neuroscientifiques suisses ont découvert que nous réagissons plus fortement aux sons humains positifs, tels que les rires ou les vocalisations agréables, lorsqu’ils proviennent de notre gauche.

« Nous montrons ici que les vocalisations humaines qui suscitent des expériences émotionnelles positives produisent une forte activité dans le cortex auditif du cerveau lorsqu’elles proviennent du côté gauche de l’auditeur. Ce n’est pas le cas lorsque les vocalisations positives proviennent de l’avant ou de la droite », explique Dr Sandra da Costa, chercheuse à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse.

« Les vocalisations ayant une valeur émotionnelle neutre ou négative, par exemple les voyelles de sens ou les cris effrayés, et les sons autres que les vocalisations humaines n’ont pas cette association avec le côté gauche », ajoute-t-elle dans l’étude.

Vocalisations érotiques et bombe à retardement

Les scientifiques ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une technique d’imagerie cérébrale mesurant in vivo l’activité des aires du cerveau en détectant les changements locaux de flux sanguin. Ils ont comparé l’intensité avec laquelle le cerveau de 13 volontaires réagissait à des sons provenant de la gauche, de l’avant ou de la droite. Il s’agissait de femmes et d’hommes d’une vingtaine d’années, tous droitiers, et aucun d’entre eux n’avait reçu de formation musicale.

Les chercheurs ont comparé la réponse du cerveau à six catégories de sons : outre les vocalisations humaines positives telles que les sons érotiques, ils ont diffusé des vocalisations neutres et négatives, telles que des voyelles sans signification et un cri d’effroi, ainsi que des non-vocalisations positives, neutres et négatives, telles que des applaudissements, du vent et une bombe à retardement.

Ils se sont concentrés sur les zones cérébrales connues pour leur importance dans les premiers stades du traitement des sons, les aires auditives primaires A1 et R, les autres aires auditives environnantes et l’« aire vocale » (VA). Chacune de ces zones se trouve dans les hémisphères gauche et droit du cerveau. Les résultats ont montré que les aires A1 et R des deux hémisphères s’activaient au maximum lors de l’écoute de vocalisations positives venant de la gauche, et beaucoup moins lors de l’écoute de vocalisations positives venant de l’avant ou de la droite, de vocalisations neutres ou négatives, ou de non-vocalisations.

Discrimination positive du cortex auditif

« La forte activation par des vocalisations à valence émotionnelle positive provenant de la gauche se produit dans le cortex auditif primaire de l’un ou l’autre hémisphère : les premières zones du cortex cérébral à recevoir des informations auditives. Nos résultats suggèrent que la nature d’un son, sa valence émotionnelle et son origine spatiale sont d’abord identifiées et traitées à cet endroit », a détaillé le docteur Tiffany Grisendi, coautrice de l’étude.

En outre, la zone L3 de l’hémisphère droit, mais pas sa jumelle de l’hémisphère gauche, réagit plus fortement aux vocalisations positives provenant de la gauche ou de la droite qu’à celles provenant de l’avant. En revanche, l’origine spatiale du son n’a pas eu d’impact sur la réponse aux non-vocalisations.

La signification évolutive du biais de notre cerveau en faveur des vocalisations positives venant de la gauche n’est pas encore claire. « On ne sait pas encore quand la préférence pour les vocalisations positives s’est manifestée, estime le professeur Stephanie Clarke, de la clinique de neuropsychologie et de neuroréadaptation de l’Hôpital universitaire de Lausanne. On ignore actuellement quand la préférence du cortex auditif primaire pour les vocalisations humaines positives provenant de la gauche apparaît au cours du développement humain, et s’il s’agit d’une caractéristique exclusivement humaine. Une fois que nous aurons compris cela, nous pourrons spéculer sur le fait qu’elle est liée à la préférence pour une main ou à la disposition asymétrique des organes internes. »

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