L’opération Barkhane va être officiellement terminée

ARMÉES - Le chef de l’État, en visite à Toulon, prononcera un discours qui sera notamment « l’occasion de marquer officiellement la fin de l’opération Barkhane et d’annoncer une adaptation significative de nos bases en Afrique », a-t-on précisé de même source.

Cette annonce sera sans conséquence sur le dispositif militaire français dans la région. Quelque 3 000 militaires français sont encore déployés au Niger, au Tchad et au Burkina Faso.

Selon l’Élysée, le principe est « de réduire l’exposition et la visibilité de nos forces militaires en Afrique, de se concentrer sur la coopération et l’appui (...), principalement en termes d’équipement, de formation, de renseignement et de partenariat opérationnel lorsque les pays le souhaitent ».

L’annonce du retrait « nécessaire localement »

Même si elle n’entend pas abandonner la lutte anti-jihadiste, Paris doit composer avec une opinion publique africaine de plus en plus hostile et au sein de laquelle l’influence de puissances rivales, Moscou en tête, se renforce via réseaux sociaux et médias officiels.

Un récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, décrivait ainsi au Mali la « prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie ». Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin.

L’idée désormais est de continuer à agir, mais en discrétion. Aucun nouveau nom n’a été semble-t-il donné aux troupes désormais déployées. « Nos soldats restent couverts, protégés, soutenus, administrés dans des conditions qui sont satisfaisantes » mais l’annonce officielle est « nécessaire localement », a-t-on ajouté à l’Élysée. « Dans le champ des perceptions, Barkhane continue d’occuper une présence très importante sur les réseaux sociaux. Il faut y mettre clairement un terme pour pouvoir basculer sur une autre logique », a-t-on conclu.

Le retrait du Mali, début de la fin de Barkhane

La force Barkhane a compté jusqu’à 5 500 militaires au plus fort de son déploiement dans le Sahel. Mais en 2020, l’arrivée au pouvoir de la junte malienne rebattu les cartes.

« Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés », avait déclaré Emmanuel Macron le 17 février, en annonçant le retrait des troupes françaises au Mali.

De nombreux doutes subsistent concernant un partenariat entre le sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner et les responsables maliens, bien que ceux-ci s’en défendent. Les dernières équipes françaises ont quitté le pays au mois d’août, après neuf ans d’engagements.

La France reste pour autant dans la région et continue à lutter contre les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou au groupe État islamique, qui étendent progressivement leurs activités vers les pays du Golfe de Guinée.

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