« L’Iris blanc » : que vaut le dernier Astérix ?

Le 40e album des aventures d'Astérix sort le 26 octobre.  - Credit:© Editions Albert René
Le 40e album des aventures d'Astérix sort le 26 octobre. - Credit:© Editions Albert René

Mais que se passerait-il donc, dans le petit village d'Astérix, si tout ce qui fait sa « gauloiserie » venait à disparaître ? Si, tout d'un coup, ses habitants n'étaient plus ces indécrottables râleurs, bâfreurs, buveurs et bagarreurs, selon le portrait qu'Astérix en dresse à ses interlocuteurs amérindiens, au cours d'une lumineuse démonstration de communication non verbale, dans La Grande Traversée (1975)  ? Si le néopolitiquement correct, promoteur anesthésiant de la « bienveillance » et de la « différence », se répandait insidieusement chez nos Irréductibles ? Ce sont ces questions, et bien d'autres encore, que soulèvent dans L'Iris blanc, 40e volet enlevé de la saga, le dessinateur Didier Conrad et le scénariste et romancier Fabcaro.

Ce dernier vient suppléer pour l'occasion Jean-Yves Ferri (on lui doit Astérix et le Griffon en 2021), dont personne ne sait encore, et peut-être pas même le premier intéressé, s'il reviendra un jour aux commandes de ce fleuron du groupe Hachette. Car malgré l'enthousiasme perceptible des repreneurs de la série créée à l'automne 1959 par Goscinny et Uderzo, et qui s'est écoulée depuis à plus de 400 millions d'exemplaires dans le monde, il n'est pas forcément aisé de se soumettre à son lourd cahier des charges. Comme l'a rappelé Fabcaro, il faut mettre « son ego de côté » devant Astérix, quand bien même la pression semble mystérieusement glisser sur l'auteur à succès de Zaï zaï zaï zaï et du Discours. « C'est plus facile pou [...] Lire la suite