L’“ingouvernabilité des prisons du Honduras” à l’origine de la mort de 46 détenues

La Prensa, le quotidien le plus influent du Honduras, exprime l’indignation de tout un pays, et le chiffre qu’il évoque est un véritable coup de poing dans le ventre. “Plus de 900 personnes sont mortes au cours des vingt dernières années à cause de l’anarchie qui règne dans les prisons”, s’indigne le journal de San Pedro Sula. Une rixe le 20 juin entre bandes rivales dans une prison pour femmes de Tamara a causé la mort d’au moins 46 détenues. Une tragédie supplémentaire, et pas la plus meurtrière de ces deux dernières décennies.

Pour preuve, le média dresse une liste d’épisodes macabres qui ont marqué l’histoire carcérale récente du pays. “Parmi les massacres les plus sanglants au Honduras et en Amérique latine figure celui de la prison d’El Porvenir, le 5 avril 2003 : 69 personnes ont été tuées ce jour-là, dont trois femmes qui rendaient visite à des détenus. L’une d’elles était mineure.”

Un an plus tard seulement, poursuit La Prensa, “le 17 mai 2004, dans le centre pénitentiaire de San Pedro Sula, un incendie a tué 107 membres du gang de la Mara Salvatrucha. Le bâtiment où ils se trouvaient a été réduit en cendres et la majorité des corps ont été retrouvés calcinés.” Pour ce terrible épisode, rappelle le quotidien, “le Honduras a été condamné par la Cour interaméricaine des droits de l’homme”.

Un système carcéral surpeuplé à plus de 200 %

Or l’incendie de 2004 n’est pas le plus meurtrier parmi ceux qui ont touché les prisons honduriennes. Le 14 février 2012, “362 détenus ont péri dans l’incendie de la prison de Comayagua. Cette tragédie est considérée comme l’une des pires de l’histoire pénitentiaire du continent américain.”

Incendies, affrontements armés, mutineries… “L’ingouvernabilité des prisons du Honduras” est une évidence pour La Prensa, qui rappelle que, “malgré la construction de pénitenciers de sécurité maximale et toutes les stratégies déployées ces dernières années, le système carcéral du Honduras reste surpeuplé à plus de 200 %, comme l’ont dénoncé de nombreuses organisations internationales”.

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