L’incendie de Notre-Dame de Paris a révélé une utilisation innovante du fer dès 1160

L’incendie de Notre-Dame de Paris, en 2019, a révélé quelque chose d’inattendu : de grandes agrafes en fer, inconnues jusque-là, retenaient des blocs de pierre, en particulier au sommet des murs. “Une analyse révèle que Notre-Dame est la première cathédrale gothique dont toute la structure est consolidée par ce type d’agrafe en fer, ce qui souligne à quel point ce monument emblématique était une merveille d’innovation en son temps”, décrypte le New Scientist.

Les conclusions de l’analyse métallographique complète et de la datation radiocarbone – rendue possible grâce à de nouvelles méthodologies développées par les scientifiques – ont été publiées dans Plos One le 15 mars. Les chercheurs se sont ainsi rendu compte que les agrafes les plus anciennes dataient des années 1160, soit du début du chantier de construction. Dans ce Paris médiéval, c’était le bâtiment le plus haut jamais construit.

Une cathédrale à l’allure “légère et élégante”

Interrogé par l’hebdomadaire britannique, Robert Bork, de l’université de l’Iowa, qui n’a pas participé à l’étude, s’émerveille :

“On comprend que [les bâtisseurs] mettaient en œuvre des techniques comparables à celles de l’Empire State Building vers 1930 ou du Burj Khalifa à Dubaï. Des techniques vraiment extraordinaires pour l’époque.”

L’utilisation du fer a permis d’alléger la structure et de donner ainsi son aspect “léger et élégant” à Notre-Dame, pour reprendre les termes de Jennifer Feltman, spécialiste de l’art médiéval à l’université de l’Alabama, citée par le magazine, qui n’a pas non plus participé aux travaux.

Le New Scientist précise qu’“une analyse de la résistance actuelle des agrafes en fer donnera aussi des indications aux architectes d’aujourd’hui pour la réutilisation de celles qui ne sont pas endommagées, afin de redonner à Notre-Dame sa gloire d’antan”. Maxime L’Héritier, chercheur en histoire médiévale à l’université Paris-8 et premier auteur de l’étude, conclut : “Ce n’est plus le temps du diagnostic mais celui de la restauration.”

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