L’espion qui bouleversa le cours de la Seconde Guerre mondiale

Photo de passeport de Sir William Stephenson datant de 1942.  - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca
Photo de passeport de Sir William Stephenson datant de 1942. - Credit:www.alamy.com / Alamy Stock Photo / Abaca

Les grands hommes ne font peut-être pas l'histoire, mais l'histoire fait les grands hommes. La guerre en Ukraine et les dissensions diplomatiques qu'elle provoque révèlent l'importance des hommes qui occupent des fonctions de commandement. Même dans une démocratie, où les pouvoirs d'un chef de l'État sont limités par la loi, encadrés par un parlement et une magistrature, la personnalité à la tête d'un pays détermine le cours des événements.
Pour le concevoir, il suffit d'imaginer la réorganisation géopolitique qui découlerait d'une élection de Donald Trump. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, et même si c'est vertigineux, l'issue de la Seconde Guerre mondiale a finalement dépendu de trois ou quatre personnes, si ce n'est d'une, Franklin Roosevelt.

Si un concours du plus grand homme du XXe siècle avait été organisé, Roosevelt l'aurait emporté dans toutes les catégories. Sa naissance, dans une prestigieuse famille de New York, lui avait donné la beauté, la richesse, l'intelligence et la politesse, ce qui ne façonne pas toujours les tempéraments les plus combatifs. Ses opinions étaient fluctuantes, parfois opportunistes, guidées par une intuition politique hors du commun. Il a été contre l'intervention de l'État dans l'économie avant d'instaurer le New Deal, et isolationniste avant d'être le premier des interventionnistes.

Sa première élection, en 1932, n'a d'ailleurs pas été un triomphe. Le taux de participation était faible. Dans les années 1930, i [...] Lire la suite