L’athlète Tori Bowie, symbole de la surmortalité maternelle des femmes noires aux États-Unis

Nombreuses sont celles qui se “reconnaissent dans son histoire” aux États-Unis, souligne le Washington Post. Pas nécessairement dans son parcours d’athlète de haut niveau, mais “dans son expérience dramatique de femme noire confrontée à des complications durant sa grossesse”. Des complications qui, dans son cas, se sont révélées fatales, souligne le quotidien.

Tori Bowie, championne du monde du 100 mètres en 2016 et triplement médaillée aux Jeux olympiques de Riola même année, n’était âgée que de 32 ans lorsqu’elle a été “retrouvée morte, chez elle, dans son lit, le 2 mai, après un accouchement prématuré alors qu’elle était enceinte de huit mois”, relate le journal.

Le pire pays riche où donner naissance

“Cette tragédie vient mettre un nom” sur le problème de la surmortalité maternelle aux États-Unis, note le Washington Post, qui souligne que “les États-Unis sont le pire endroit où donner naissance parmi les pays les plus riches”.

Et son histoire a provoqué une onde de choc, notamment dans le milieu des sportives de haut niveau aux États-Unis. Le 15 juin, l’une de ses coéquipières du relais 4x100 mètres aux jeux olympiques de Rio, Allyson Felix, a ainsi publié une tribune sur le site de l’hebdomadaire américain Time Magazine, appelant à une meilleure prévention et prise en charge des grossesses et des femmes enceintes aux États-Unis.

“Tori Bowie n’est pas morte en vain”, écrit-elle en soulignant que sur les quatre athlètes de l’équipe américaine ayant remporté la médaille d’or au relais 4x100 mètres à Rio, trois sont tombées enceintes et “toutes trois développé [ont] des complications durant [leurs] grossesses”.

Le nombre d’Américaines qui décèdent lors de leur accouchement – ou dans les semaines qui suivent – ne cesse d’augmenter depuis 2018, rappelle pour sa part le Washington Post. Cette année-là, 658 décès de ce type ont été enregistrés. En 2021, le nombre de femmes mortes en couches a bondi à 1 205.

Et c’est sans compter “le nombre de femmes qui développent des pathologies quasi mortelles pendant leur grossesse ou au moment de l’accouchement”, ajoute le journal. Une problématique qui touche les femmes noires de façon disproportionnée : celles-ci connaissent “deux fois plus de risques de développer de graves complications pendant leur grossesse et trois fois plus de risque d’en mourir”, conclut le journal.

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