L’appel des îles et “Courrier ados”

C’est un voyage au long cours que nous vous proposons dans ce numéro double. Un voyage construit autour de récits sur la vie des insulaires, mais aussi de reportages sur tous les continents qui vous emmèneront du Groenland – une île qui aspire à l’indépendance, nous explique le quotidien danois Berlingkse – à la Nouvelle-Zélande et à l’Australie (où débute, le 20 juillet, la Coupe du monde féminine de foot), en passant par le Mexique, la Mauritanie, le Liban, la Chine ou encore le Pérou.

Retour au dossier de ce numéro. En ces temps de canicule, un détour par les îles nous paraissait salutaire. Bozcaada (Turquie), Veilhomen (Norvège), Rum (Écosse), Vis (Croatie), Pate (Kenya), jusqu’à Tristan da Cunha, “l’île habitée la plus reculée du monde”… Ces noms ne vous disent peut-être rien. Ce n’est pas tant pour leur dimension touristique que nous les avons rassemblées ici, mais parce que ce qui les relie, dans les récits que la presse étrangère en fait, c’est un questionnement autour de l’insularité et de la construction d‘une identité souvent complexe, mouvante, quand on vit loin de tout.

À Bozcaada, en Turquie, une journaliste allemande raconte avec nostalgie, dans la Süddeutsche Zeitung, l’île de son grand-père. Pendant longtemps, l’endroit a rassemblé Turcs musulmans et Grecs orthodoxes autour d’une même vocation : le vin. À Veiholmen, en Norvège, c’est la cohabitation paisible entre pêcheurs et néoarrrivants qui a frappé l’envoyée spéciale du Financial Times. Loin des préjugés habituels, les insulaires, ici, sont ouverts sur le monde, écrit-elle, et ont accueilli à bras ouverts les réfugiés venus d’Afrique, de Syrie ou d’Ukraine.

Cela ne les empêche pas de vouloir préserver leur mode de vie et leurs traditions, comme à Rum, au large de l’Écosse, où les habitants se sont opposés au rachat d’un château par un richissime homme d’affaires anglais. Cela aurait remis en cause le modèle de gestion collective des 40 résidents permanents, explique la presse écossaise.

Mais pour bien comprendre la notion d’insularité, il faut lire l’interview passionnante que l’écrivain croate Senko Karuza a accordée au quotidien Jutarnji List. “L’insularité n’est pas un isolement”, insiste dans cet entretien celui qui est à la fois poète, agriculteur, pêcheur et restaurateur sur l’île de Vis.

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