L’analyse ADN révèle des liens de parenté entre des Africains-Américains d’aujourd’hui et des esclaves

À la une de l’édition datée du 4 août de Science s’affiche un arbre. Ses racines occupent une large place ; elles sont constituées des noms des 271 esclaves qui ont travaillé à Catoctin Furnace, une forge du Maryland, aux États-Unis, en activité entre 1774 et 1905 et dans laquelle des esclaves ont été exploités jusqu’en 1850. Le tronc de l’arbre forme une double hélice composée de 27 segments représentant chaque individu dont l’ADN a récemment été séquencé.

De précédents travaux s’appuyant sur l’analyse des ossements recueillis dans le cimetière à proximité du site de la forge, dont on a découvert l’existence en 1979, avaient permis d’avoir un aperçu de la dure vie des esclaves en milieu industriel. Cette fois, les chercheurs ont analysé leur ADN, pour 27 des personnes enterrées là.

“Nous avons identifié cinq familles génétiques, composées de mères biologiques, d’enfants et de frères et sœurs, parmi les individus de Catoctin. Dans la plupart des cas, les membres de la famille biologique ont été enterrés les uns à proximité des autres”, écrivent les auteurs de l’étude parue le 3 août dans Science. Ils ont également déterminé que toutes ces personnes sauf une avaient une ascendance principalement africaine, avec des quantités variables d’ascendance européenne, “compatible avec les preuves historiques de propriétaires [blancs] ayant engendré des enfants avec des femmes noires réduites en esclavage”, peut-on lire dans un article de la revue scientifique destiné au grand public.

Des descendants directs probables

Pour aller plus loin, les chercheurs se sont associés à l’entreprise américaine de tests ADN grand public 23andMe, afin de comparer les génomes anciens de Catoctin Furnace à ceux de près de 10 millions d’individus en vie aujourd’hui contenus dans la base de données de la société. Ils ont identifié 41 799 personnes pour lesquelles des segments d’ADN dits “identiques par descendance” étaient suffisamment longs pour être liés aux esclaves de Catoctin. Selon les chercheurs, c’est la première fois que de l’ADN ancien est utilisé pour retracer les descendants et les cousins ​​éloignés d’esclaves aux États-Unis.

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