Carburants : des pénuries dans les stations-service TotalEnergies

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PASCAL GUYOT / AFP A sign which reads in French as "out of service" is seen at a TotalEnergies petrol station in Montpellier, southern France, on October 4, 2022. (Photo by Pascal GUYOT / AFP)

CARBURANTS - Depuis quelques jours, les files de voitures devant les pompes à essence s’allongent. En plus des prix des carburants de nouveau à la hausse, les automobilistes font désormais face au manque de stocks d’essence et de gasoil dans des dizaines de stations-service partout en France.

Une grande partie des stations-service à sec sont celles de TotalEnergie. « 12 % des stations à l’échelle du pays rencontrent des difficultés sur au moins un type de carburant, avec des variabilités puisque dans la région Hauts-de-France, on atteint plus de 30 % de stations qui rencontrent des difficultés », a détaillé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran ce mercredi 5 octobre.

À tel point que la préfecture du Nord-Pas-de-Calais a interdit ce mercredi 5 octobre le remplissage de jerricanes et de bidons en station. D’après France Bleu Paris, un peu moins de la moitié des stations du groupe étaient également vides en Île-de-France mardi 4 octobre (17 sur 40). Réserves vides aussi dans le , notamment autour d’Arras et de Béthune, rapporte France Bleu.

« On arrive d’Amsterdam pour aller à Paris, on cherche de l’essence depuis 1h30, c’est notre quatrième station », a expliqué Sofiane Ladjmi, qui voyage avec son frère, inquiet d’être « en retard pour les cours ». Sur l’autoroute A1, une file d’attente à une station-service débordait jusque sur l’autoroute. TotalEnergies, contacté par l’AFP, n’a pas confirmé le nombre de ses stations qui manquent d’essence.

Éviter « l’effet de panique »

Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand s’est plaint de la situation en citant l’exemple d’écoliers privés de bus, contraints de rester à l’arrêt à cause du manque d’essence. « Cette situation risque naturellement de s’amplifier (...). C’est pourquoi je demande au Gouvernement de remédier à cette situation », alerte-t-il dans une lettre adressée au ministre délégué aux Transports Clément Beaune.

Comme le pointe Xavier Bertrand dans sa missive, la panne sèche chez TotalEnergie s’explique en partie par la réduction de 20 centimes d’euros par litre de carburant acheté, ristourne qui s’ajoute à celle du gouvernement d’un montant de 30 centimes. De quoi attirer de nombreux clients dans ses stations-service, même un peu trop.

Deuxième raison : des grèves touchent trois de ses raffineries dont la plus importante de France qui se situe en Normandie. À ce blocage s’ajoutent les grèves dans deux raffineries Esso, où les salariés réclament des hausses de salaire. Cela signifie que sur les sept raffineries installées en France métropolitaines, cinq sont à l’arrêt.

« Lorsque cela a été nécessaire, nous avons été amenés ça et là à puiser dans les stocks stratégiques pour permettre d’alimenter des stations », a-t-il également reconnu. Il n’y a donc pas de « situation de pénurie, mais il y a des tensions », qui « sont temporaires » et « tout est mis sur la table pour faire en sorte qu’elles soient résorbées ».

Olivier Véran a appelé à éviter « l’effet de panique » qui fait que lorsqu’« on vous dit que vous risquez de manquer de quelque chose, tout le monde se précipite » dans les stations-service. « Je vous assure que ce n’est pas nécessaire », a-t-il ajouté.

Mardi, TotalEnergie a de son côté assuré qu’il n’y avait « pas de manque de carburants car (le groupe) a constitué des stocks et procède actuellement à des imports réguliers ». Il a aussi promis « de se mobiliser pour réapprovisionner le réseau grâce à des moyens logistiques supplémentaires ».

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