L’Alliance rurale, une liste “de chasseurs, d’amateurs de corridas et de rugbymans”

En vue des élections européennes, qui se tiendront en juin 2024, L’Alliance rurale, une nouvelle liste qui aspire à défendre “la fierté de nos territoires”, est née. À sa tête, Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, qui a présenté les contours de cet engagement politique lors d’une conférence de presse à Paris le mardi 5 décembre.

The Telegraph explique que ce nouveau mouvement politique “‘rural’ – composé de chasseurs, de bouchers, d’amateurs de corridas et de rugbymans” entend lutter contre les normes européennes “qui nous étouffent tous” et “protéger un mode de vie menacé par l’extrémisme antihumain des militants pour les droits des animaux et des écologistes”. Parmi les candidats qui figurent sur la liste, on trouve “l’ancien international de rugby Louis Picamoles, la présidente du Syndicat des bouchers de Paris, Véronique Langlais, et Camille Hoteman, 25 ans, une ardente partisane des traditions tauromachiques”.

Ce nouveau mouvement n’est pas sans rappeler le parti Chasse, pêche, nature et traditions, renommé Le Mouvement de la ruralité en 2019, qui était parvenu à rassembler 6,77 % des suffrages aux élections européennes de 1999. Toutefois, Willy Schraen a fait savoir que L’Alliance rurale n’avait pas vocation à devenir un parti politique au-delà des élections européennes.

Soupçons de connivence

“Pour certains, la campagne de M. Schraen, qui se pose en champion de la ‘ruralité heureuse’, a pour but de détourner les électeurs des campagnes du Rassemblement national”, rapporte The Telegraph. Cette liste aurait été “construite de toutes pièces, dans un bureau à l’Élysée”, a accusé Sébastien Chenu, vice-président du parti d’extrême droite.

Face à ces accusations, la tête de liste de L’Alliance rurale a dû rapidement balayer les soupçons de connivence avec Emmanuel Macron. Il a qualifié sa liste d’“apolitique” et a affirmé son indépendance, tout en niant qu’il s’agisse d’une initiative pilotée par l’Élysée.

Le patron des chasseurs avait néanmoins exprimé son soutien au chef de l’État à deux reprises lors des élections présidentielles de 2017 et de 2022. Une allégeance récompensée, puisque les subventions attribuées à la chasse ont explosé au cours des deux mandats d’Emmanuel Macron. Également en cause, la participation de Thierry Coste, “un lobbyiste proche de M. Macron comme de M. Schraen”, à la création de ce nouveau mouvement.

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