L’Allemagne repousse la fermeture de son parc nucléaire, la France se prépare à la sobriété

Volte-face en Allemagne, où le gouvernement est revenu lundi 5 septembre sur la fermeture définitive des dernières centrales nucléaires, initialement prévue pour fin 2022 selon le calendrier décidé par Angela Merkel après la catastrophe de Fukushima en 2011. Deux des trois centrales allemandes resteront ainsi “en réserve” jusqu’au printemps 2023, indique le quotidien Die Zeit.

Un “stress test” pour la sécurité de l’approvisionnement électrique a montré que ces réacteurs pourraient permettre d’éviter des coupures de courant dans certains scénarios critiques. “Il est certes très improbable que le système électrique connaisse des situations de crise […] mais ça ne peut pas être totalement exclu actuellement”, a justifié le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck, avec une prudence destinée à ménager son propre camp, historiquement opposé au nucléaire. Le gouvernement ne compte toutefois pas revenir sur la politique à long terme décidée par ses prédécesseurs. Pour le ministre, l’atome reste “une technologie à haut risque”, et il convient de ne pas “tout risquer inutilement”.

Au sein de la coalition gouvernementale, cependant, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Le chef du parti libéral FDP et ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, appelle de son côté à la poursuite de l’exploitation des trois centrales nucléaires jusqu’en 2024, au moins. “En ces temps, toutes les possibilités doivent être utilisées pour réduire le prix de l’électricité pour les particuliers et les entreprises”, a-t-il déclaré au Süddeutsche Zeitung. La coalition noire-rouge-verte passera-t-elle avec succès ce que Lindner qualifie de “stress test de politique économique” ?

Robert Habeck, “l’un des politiciens les plus populaires d’Allemagne”, rappelle le New York Times, même s’il a conduit son parti à sacrifier la quasi-totalité de ses vaches sacrées” à cause de la crise, a en tout cas catégoriquement rejeté l’idée que le maintien de deux réacteurs en veille était “une porte dérobée”. “Ce serait absurde”, a-t-il affirmé. “Cette technologie fait partie du problème – il suffit de regarder la France.”

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