L’Allemagne, ce “géant endormi” réveillé par la guerre en Ukraine

“L’Allemagne nouvelle”. Voilà comment The Economist décrit le changement de doctrine mené depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février, par le gouvernement du chancelier Olaf Scholz. Alors que son pays a longtemps entretenu des liens commerciaux importants avec la Russie, il a activement participé à la mise en place de sanctions contre le Kremlin. Il a également apporté un soutien logistique aux forces ukrainiennes, et accepté le blocage du gazoduc Nord Stream 2, censé transporter du gaz russe vers l’Allemagne.

“La guerre en Ukraine a aiguillonné un géant endormi, l’Allemagne, ranimant ainsi un pays qui a été à la fois le meilleur associé et le pire ennemi de la Russie”, commente le titre britannique, dont la une du 13 août montre l’aigle impérial allemand brisant sa coquille pour s’envoler. “Le bellicisme de Vladimir Poutine pourrait bien pousser l’Allemagne à endosser le rôle que ce dernier redoute : celui de leader plus fort, plus audacieux et plus déterminé d’une Europe plus unie.”

Besoin de changement

Le journal économique considère que “l’Allemagne avait désespérément besoin d’être secouée”. Si le pays a pu, pendant des années, se vanter de son remarquable succès économique et de sa stabilité politique, il a toujours été relativement vulnérable – en partie à cause de son refus d’investir dans sa propre défense.

Sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et ses importants liens commerciaux avec la Chine en faisaient un colosse aux pieds d’argile, tout comme le sous-investissement dans ses propres infrastructures et son retard dans le numérique. “Aujourd’hui, une chance remarquable est à saisir, car les Allemands vivent quelque chose de rare en démocratie : un consensus quant à la nécessité de révolutionner l’économie et la défense.”

“Une bonne dose de détermination”

Pour The Economist, cela ne se fera pas sans peine. Mais “ces défis sont à la portée du pays”. Sur le plan énergétique, par exemple, il existe des solutions pour compenser le manque de gaz russe. “L’Allemagne relance ses poussiéreuses centrales au charbon. Elle investira dans les énergies renouvelables, détaille l’hebdomadaire libéral. Elle devrait prolonger (cela se concrétisera sûrement) la durée de vie de trois centrales nucléaires dont la fermeture avait été programmée à la hâte. Elle devrait aussi lever l’interdiction de la fracturation hydraulique, qui a empêché l’accès à ses immenses réserves de gaz de schiste.”

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