L’AIEA dénonce une situation “intenable” dans la centrale nucléaire de Zaporijjia

Dans son rapport rendu le mardi 6 septembre dans l’après-midi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) appelle à “l’établissement d’une zone de sécurité nucléaire et de protection” pour éviter un accident à la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par la Russie depuis son invasion de l’Ukraine le 24 février et régulièrement bombardée depuis. “La situation actuelle est intenable”, a déclaré l’organisme dont le siège se trouve à Vienne, cité par la chaîne qatarie Al-Jazeera.

Si les experts commissionnés par les Nations unies n’observent pas à l’heure actuelle de dégâts critiques dans les installations, ils “confirment de manière indépendante, pour la première fois, la présence massive de l’armée russe dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe”, souligne le Süddeutsche Zeitung. Et ils “concluent également que la sécurité de la centrale nucléaire est gravement menacée”.

Les “sept règles fondamentales” de l’AIEA pour l’exploitation sécurisée d’une centrale nucléaire seraient violées à Enerhodar, la ville où se situe la centrale de Zaporijjia, explique le quotidien allemand. Parmi ces règles figurent “l’intégrité des installations nucléaires (réacteurs ou bassins de refroidissement), des conditions de travail sûres et l’accès illimité du personnel à toutes les installations, une alimentation électrique sécurisée, des systèmes de mesure de la radioactivité fonctionnels et une communication sécurisée avec les autorités de surveillance”.

“Nous jouons avec le feu”

Avant la présentation du rapport devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le secrétaire général de l’organisation, António Guterres, a demandé que les forces russes et ukrainiennes conviennent d’un “périmètre démilitarisé”. Selon The Guardian, Guterres souhaiterait une résolution incluant “un engagement des forces russes à retirer tout le personnel et l’équipement militaires de ce périmètre, et un engagement des forces ukrainiennes à ne pas y pénétrer”.

Au micro de la journaliste de CNN Christiane Amanpour, le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a précisé cette dernière demande. Il ne s’agirait pas d’une “démilitarisation complète de la zone” mais plutôt d’une “d’une protection, d’un bouclier, d’une bulle autour du périmètre de l’installation”. Un objectif plus “modeste” mais accessible “d’urgence”, selon lui. Dans la première interview qu’il a donnée à la télévision depuis sa visite à Zaporijjia la semaine dernière, Grossi estime que nous “jouons avec le feu”, mais il s’est voulu rassurant quant au “risque de fusion” des cœurs des réacteurs, qui n’est pas à écarter, mais qui ne semble pas imminent.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :