L’aide à l’Ukraine au cœur des négociations sur le “shutdown” à Washington

La réunion a été intense. “L’une des plus intenses que j’aie jamais connues dans le Bureau ovale”, a confié l’expérimenté Chuck Schumer, leader de la majorité démocrate au Sénat. Mardi, Joe Biden a convié plusieurs élus à la Maison-Blanche dans l’espoir d’éviter un shutdown. “Un Congrès divisé a jusqu’à samedi 0 h 01 pour financer les départements des vétérans, des transports, de l’agriculture, de l’énergie et d’autres agences qui opèrent grâce à une extension temporaire depuis le 30 septembre”, rappelle The Wall Street Journal.

Si républicains et démocrates semblent en accord sur de nombreux sujets, le soutien financier à l’Ukraine et le contrôle de l’immigration à la frontière avec le Mexique font partie des points de friction pour Mike Johnson, le speaker de la Chambre des représentants, présent dans le Bureau ovale. “Le principal blocage a lieu dans la Chambre des représentants menée par les républicains, où Johnson fait face à un groupe turbulent à la position très stricte en matière de dépenses publiques et de plus en plus sceptique quant aux aides pour l’étranger”, explique le Wall Street Journal.

Le Congrès doit “s’occuper des besoins de l’Amérique d’abord”, a-t-il expliqué à la presse en sortant de la réunion. Il a plutôt invité Joe Biden à gouverner par décret pour limiter rapidement l’arrivée de migrants au sud du pays. “Il est temps d’agir. C’est une catastrophe et cela doit cesser”, a insisté le leader républicain. “Johnson a répété que son attention se portait avant tout sur la sécurité à la frontière – même s’il a rejeté un projet de loi bipartisan du Sénat il y a quelques semaines”, souligne Politico.

L’Ukraine peut-elle attendre ?

Le texte voté au début du mois prévoyait 60 milliards de dollars pour l’Ukraine mais aussi des restrictions sur l’immigration, précise ABC News. Insuffisant pour M. Johnson mais aussi pour Donald Trump, dont l’influence est immense sur le GOP.

Le speaker se trouve dans une position délicate. “Pour dire les choses succinctement, M. Johnson est dans une impasse”, résume The New York Times. “Il est à l’écoute des sondages qui montrent que la frontière est une des priorités de nombreux Américains”, signale le quotidien américain de référence. Mais d’un côté, il fait face à la pression du président américain, de ses rivaux démocrates et de membres de son propre parti. Le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell, en désaccord avec lui sur l’Ukraine, n’était par exemple pas à ses côtés au moment de parler aux médias. De l’autre, il doit répondre à des ultraconservateurs, décrits comme “indisciplinés et ingouvernables” par le Times, qui pourraient le démettre de sa position, comme ils l’avaient fait il y a quelques mois avec son prédécesseur Kevin McCarthy, s’il soumettait le texte validé par le Sénat au vote de la Chambre.

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