De l’ADN caché découvert chez les baleines bleues révèle qu'elles s’accouplent avec d’autres espèces

À partir de l’étude du génome des baleines bleues, une équipe de chercheurs met en évidence une forte présence d’ADN de rorqual commun, indiquant des accouplements fréquents entre les deux espèces. Ce couplage pourrait rendre les baleines bleues "moins résilientes" au changement climatique.

Ce sont des révélations passionnantes que viennent de faire la scientifique du Musée royal de l’Ontario (Canada), Sushma Jossey, et son équipe. Grâce à l’analyse du génome de baleines bleues – une espèce menacée – ils ont découvert qu’elles possédaient un ADN jusqu’alors inconnu, indiquant qu’elles s’accouplent avec des rorquals communs, ainsi qu’avec leur progéniture hybride.

Pour en apporter la démonstration, les chercheurs de l’Université de Toronto (Canada) et de l’Université de Bergen (Norvège) ont analysé l’ADN de 26 baleines bleues (Balaenoptera musculus) vivant dans l’Atlantique Nord. Leurs travaux ont été publiés le 6 janvier 2024 dans la revue Conservation Genetics.

Des baleines bleues hybrides

La baleine bleue, qui peut atteindre jusqu’à 30 mètres de long, est le plus grand animal du monde. Elle fait aussi partie des animaux en voie de disparition sur la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

En réalisant un assemblage des morceaux d’ADN provenant des différents individus des baleines bleues, les chercheurs – à la recherche de potentiels signes de consanguinité pouvant entraver le rétablissement de l’espèce – ont découvert de l’ADN "caché". Environ 3,5 % de l’ADN du groupe échantillonné provenait d’une espèce voisine, le rorqual commun (Balaenoptera physalus).

Il arrive que ces deux espèces s’accouplent (bien que les baleines bleues pèsent environ 85 tonnes de plus que leurs homologues communes), donnant naissance à des baleines hybrides. Les individus ressemblent à des rorquals communs, mais sont plus grands que la moyenne et possèdent la même mâchoire en forme de U que les baleines bleues. Or, jusqu'à présent, les scientifiques supposaient que ces progénitures hybrides étaient stériles et ne pouvaient pas, elles aussi, se reproduire. Ce que cette étude a pu finalement contester.

Si Sushma Jossey et son équipe se doutaient qu’ils trouveraient de l'ADN de rorqual commun parmi les génomes séqu[...]

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