L’Éthiopie, dernier pays africain en date à faire défaut sur sa dette

Le mardi 26 décembre, l’Éthiopie a officiellement annoncé qu’elle ne pouvait pas honorer un paiement de 33 millions de dollars d’intérêts sur une obligation d’État internationale, rapporte l’agence de presse Reuters. La nouvelle était attendue : le 11 décembre, déjà, les autorités d’Addis-Abeba n’avaient pu régler cette somme. Elles avaient bénéficié d’un “délai de grâce” qui n’aura finalement servi à rien. De fait, le pays fait défaut sur sa dette.

De nombreux médias remarquent qu’il s’agit là d’une somme relativement modeste. Mais le ministre des Finances, Ahmed Shide, a déclaré à la télévision, jeudi 21 décembre, que le gouvernement avait volontairement choisi de ne pas payer par souci de “traiter tous les créanciers de la même façon”, selon des propos relayés par Bloomberg.

Selon le site financier américain, les autorités ont invoqué les conséquences de la pandémie de Covid-19, des récentes sécheresses et de la guerre civile qui a duré deux ans pour expliquer sa mauvaise santé financière. Désormais, le pays “cherche à renégocier ses obligations via le Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette [mis en place durant la pandémie pour alléger le poids de la dette des pays en développement]. Ce dernier a gagné en importance après qu’il a permis une amélioration de la situation en Zambie et au Ghana.” Après ces deux pays, l’Éthiopie est en effet la troisième nation africaine à faire défaut en trois ans.

La priorité de Pékin

Selon Bloomberg, Addis-Abeba espère obtenir une révision de l’échéancier du remboursement sur la période 2028-2032 ainsi qu’une légère réduction des intérêts, qui passeraient d’environ 6,6 % à 5,5 %. L’euro-obligation en question, d’un montant de 1 milliard de dollars, arrive normalement à échéance à la fin de 2024.

“Le défaut de l’Éthiopie […] devrait conduire les créanciers occidentaux à imiter la Chine, particulièrement proactive dans l’allègement du poids de la dette”, avance The Africa Report. Le magazine anglophone, dont le siège se trouve à Paris, suggère que le pays, autrefois considéré comme un élève modèle du fait de sa croissance dynamique, est “une priorité” pour Pékin, qui le voit comme un partenaire important. “Les prêts chinois en Éthiopie s’élèvent à 14 milliards de dollars, et incluent des financements pour les projets d’infrastructures de transport, l’achat d’avions, l’approvisionnement en eau et la mise à niveau du réseau électrique, selon les données de l’université de Boston.”

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