L’Église autorise la bénédiction des couples homosexuels, pas le sacrement du mariage

Malgré la volonté d’ouverture du pape François, cette décision du Vatican est encore loin d’offrir les mêmes droits aux couples de même sexe.
FILIPPO MONTEFORTE / AFP Malgré la volonté d’ouverture du pape François, cette décision du Vatican est encore loin d’offrir les mêmes droits aux couples de même sexe.

RELIGION - Un pas de plus, mais toujours pas de grand saut dans l’inconnu. Tout en restant fermement opposé au mariage homosexuel, le Vatican a officiellement autorisé ce lundi 18 décembre la bénédiction des couples de même sexe. Désormais, la bénédiction l’est aussi pour les couples « en situation irrégulière » aux yeux de l’Église.

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Une étape symbolique et importante pour les couples de même sexe, bien que la bénédiction des couples homosexuels « ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d’union, ni même en relation avec eux », selon les précisions fournies par le document du dicastère pour la Doctrine de la foi.

Une bénédiction hors-lithurgie qui pourra donc être effectuée lors de la visite d’un sanctuaire, d’une prière récitée en groupe ou lors d’un pèlerinage, mais pas lors d’une messe, comme le résume Le Monde.

Ce document publié par le Vatican et approuvé par le souverain pontife explique cependant qu’il sera désormais « possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage ».

Si cette décision a de quoi provoquer des remous, notamment du côté des fidèles conservateurs américains, il s’agit d’une avancée marquante pour la bénédiction des couples de même sexe de la part de l’Église. L’AFP note toutefois que cette pratique non reconnue par le Saint-Siège jusqu’à ce lundi était pratiquée par certains prêtres belges ou allemands.

Un sujet laissé en suspend

La décision du Vatican approuvée par le pape François coïncide surtout avec la clôture, six semaines plus tôt, de l’Assemblée générale du Synode pour l’avenir de l’Église catholique.

Une réunion consultative et internationale qui a permis de débattre de nombreux sujets de société entre évêques, femmes et laïcs notamment. Au programme de cette réunion au sommet, il avait notamment été question des divorcés remariés ou de l’accueil des personnes LGBT +. Des problématiques auxquelles la religion catholique doit constamment s’adapter du fait des évolutions de la société.

Malgré cela, cinq cardinaux conservateurs avaient publiquement demandé au pape François de réaffirmer la doctrine catholique sur les couples gays, mais le document final du Synode avait laissé cette question sans réponse définitive jusqu’à aujourd’hui.

De quoi placer le pape François dans une situation délicate. Car si le souverain pontife prône depuis son élection en 2013 une Église « ouverte à tous », il se heurte régulièrement à la sensibilité des plus conservateurs. Et les exemples ne manquent pas : en 2021, le pape jésuite avait notamment œuvré pour restreindre l’usage de la messe traditionnelle en latin en 2021 avant d’être vivement critiqués par ses opposants les plus farouches.

La même année, il avait également été témoin de la volonté du Vatican de réaffirmer que l’homosexualité était un « péché ». À cette occasion, le Saint-Siège en avait également profité pour confirmer l’impossibilité pour les couples du même sexe de recevoir le sacrement du mariage.

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