Avec l'été, les abandons d'animaux explosent et les refuges affichent complet

Un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Depuis le début de l'année 2023, la SPA a indiqué que 20.000 animaux ont été abandonnés, dont 12.000 rien que depuis le début de l'été. À l'inverse, les demandes d'adoption se font de plus en plus rares et les refuges sont saturés, parfois contraint d'accueillir plusieurs animaux dans le même box.

"Il faut savoir qu'on a à peu près une dizaine de mails d'abandons d'animaux par jour au refuge, et je n'ai pas dix places disponibles par jour", confirme Fabien, agent animalier au refuge SPA Gennevilliers, à BFMTV.

Les refuges sont pleins

Dans les refuges de la SPA, on explique cette recrudescence des abandons par la situation économique morose. "Tout augmente, les croquettes augmentent, le coût de la vie augmente, ça fait que les gens abandonnent leurs animaux", explique, à BFMTV, Dominique Ramadier, bénévole à la SPA3M.

Là encore, la situation est telle que de nombreux chiens recueillis sont contraints de rester à la fourrière tandis que leurs photos sont accrochées sur les murs du refuge dans l'espoir d'un potentiel adoptant.

Et c'est là que le bât blesse. Toujours selon Dominique, en plus du nombre d'abandons en hausse, celui des adoptants ne cesse de baisser. Là encore, la raison économique est avancée par la bénévole.

"Depuis le début de l'année, on a le chiffre des adoptions qui s'écroule. Les gens font un choix entre partir en vacances, acheter de la nourriture, et avoir un chien à la maison. Ils savent très bien que le chien a un coût, nous on le ressent", dit-elle.

Dans les colonnes de Ouest France, Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, dit observer "une hausse d’abandon de 10 à 15 % en comparaison à l’an dernier."

Beaune lance l'alerte

Afin de tenter d'inverser cette courbe d'abandons, le ministre des Transports Clément Beaune s'est rendu ce lundi dans un refuge de la Fondation Brigitte Bardot situé à Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines. Là, il a fait montre de son engagement contre l'abandon des animaux et a rappelé le lancement de la campagne Stop Abandons, notamment relayée sur les réseaux sociaux.

"Je veux faire passer ce message: c'est un engagement, ce n'est pas un jeu d'avoir un animal, ça implique des frais et donc il faut bien le mesurer", a-t-il prévenu.

Sur les réseaux sociaux, le ministre l'a également martelé, "l’adopter, c’est une responsabilité. L’abandonner, c’est un délit - 3 ans de prison, 45000 euros d’amende."

Pour sa part, la SPA a décidé de mettre en place des mécanismes afin que les adoptions restent durables. "Nous expliquons au futur propriétaire qu’il doit pouvoir consacrer a minima 100 euros par mois, soit 1200 euros par an", rappelle Jacques-Charles Fombonne, encore auprès de Ouest-France.

Article original publié sur BFMTV.com