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"J'assume": dans la Somme, un candidat macroniste se revendique "Français de souche"

"J'assume": dans la Somme, un candidat macroniste se revendique "Français de souche"
Pascal Rifflart et son tract
Pascal Rifflart et son tract

Il se défend de toute maladresse. Pascal Rifflart, candidat aux législatives pour la majorité présidentielle dans la 1e circonscription de la Somme, se présente sur son tract de campagne comme un "Français de souche" - une expression controversée et souvent employée par l'extrême droite.

Ce descriptif, d'abord relevé par un élu divers gauche du département, a ensuite été relayé par le site d'extrême droite Fdesouche - "Je ne savais même pas qu'il existait", commente auprès de BFMTV.com Pascal Rifflart. Le candidat Ensemble, également président du pôle métropolitain du Grand Amiénois, se défend de toute amalgame avec la "récupération" de l'expression "Français de souche" par la droite de la droite.

"Maintenant, ces mots ont une connotation. Mais une souche, c'est ce que ça veut dire: une souche. Il faut remettre les termes dans leur contexte, je les employais pour parler de l'Europe", s'explique-t-il.

"Je vais même enfoncer le clou, je suis un chasseur! Et ça ne voudra pas dire non plus que je suis très à droite", renchérit l'élu, également médecin généraliste à mi-temps, qui affrontera notamment le député sortant François Ruffin.

"Je ne l'emploie pas pour parler de sécurité"

"J'en parle au moment où j'évoque l'Europe", insiste-t-il. "'Français de souche, j'ai un attachement à mon pays (...) Mais notre avenir ne peut s'envisager en dehors de l'Europe', ai-je écrit. Je souligne qu'on peut être attaché à sa terre et évoluer vers un avenir commun autour de l'UE. J'assume d'être volontaire à lâcher un peu de souveraineté".

Pour le prétendant au Palais-Bourbon, la formule n'a rien de "discriminant". "L'intelligentsia décide de quelle expression est bonne, pas bonne... Moi j'assume de pouvoir dire 'je suis français de souche' comme tous ceux qui ont leur carte d'identité française (...) Et de me revendiquer d'une identité nationale. Mon grand-père a fait Verdun, mon père a combattu en 1940!" s'exclame-t-il.

"Vous savez ici à Amiens, on est sur un territoire qui souffre, sur un territoire qui bosse", ajoute-t-il. "La priorité des gens, ce n'est pas d'aller regarder les expressions qu'on utilise."

"Monsieur Ruffin s'autorise un peu tout, moi aussi"

Interrogé par BFMTV.com sur une éventuelle opération séduction de l'électorat RN dans cette circonscription, où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle avec plus de 30% des voix, le représentant macroniste nie: "Ce n'est pas l'objet. À aucun moment ça m'a effeuré. Je ne l'emploie pas pour parler de sécurité ou que sais-je", se défend-il.

Et pointant son adversaire Nupes dans la Somme, l'insoumis François Ruffin, il réplique: "Monsieur Ruffin n'a pas peur de l'outrance quand il dit 'bâtard de Hollande' (pour qualifier Emmanuel Macron, NDLR). Il s'autorise un peu tout, alors moi aussi." "Car plus que la candidate RN, Nathalie Ribeiro-Billet, c'est bien le député sortant que Pascal Rifflart compte affronter. "Tout le monde est terrorisé par lui, moi pas", nous déclare-t-il.

"Je veux un deuxième tour Ruffin-Rifflart", ajoute-il, "entre le candidat de celui qui veut être Premier ministre et le candidat de celui qui est président".

Si son adversaire à gauche n'a pas encore réagi à son tract, la députée insoumise Clémentine Autain s'est fendue ce mardi d'une formule lapidaire: "Du barrage à la passoire..."

Quoi qu'il arrive, Pascal Rifflart sait que le scrutin de juin va être "un combat ardu" pour lui. "Mais je ne peux pas laisser ce territoire à un Ruffin ou au RN. C'est toujours pareil avec eux. Ils ne font rien, que diviser. Ils ne font qu'appeler à la haine", est-il persuadé.

Article original publié sur BFMTV.com