Législatives: des figures LR signent une tribune contre la proposition d'accord avec le RN de Ciotti

"La position exprimée par Éric Ciotti est une impasse". Deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron et la convocation de législatives anticipées, le chef des LR Éric Ciotti a défendu ce mardi 11 juin un accord avec le RN, au risque de l'implosion de son parti.

Dans une tribune publiée dans l'après-midi sur le site du Figaro, les ténors du parti - Gérard Larcher, Bruno Retailleau, Olivier Marleix, Laurent Wauquiez, Valérie Pecresse, Michèle Tabarot, Annie Genevard, François Baroin, Christian Jacob et Michel Barnier - enfoncent le clou.

"Donner un blanc-seing au RN serait une profonde erreur"

"Aussi légitimes que soient les motifs de colère, donner un blanc-seing au Rassemblement national serait une profonde erreur qui ajouterait au désordre alimenté depuis des mois par l'extrême gauche et creuserait encore davantage les fractures au sein de notre nation", estiment les cadres LR.

"Ce n'est pas dans la continuité avec la politique à l'œuvre que les Républicains s'inscrivent, mais dans une ambition forte et sérieuse de rupture", assurent-ils encore, soulignant que "la France a besoin d'un profond changement" mais en rejetant "le choix de l'incompétence".

Pour les ténors du parti, les Républicains doivent s'attacher à "un travail sérieux, rigoureux, courageux", "bien loin des combinaisons d'appareil et des alliances contre-nature".

La position de Ciotti, une "impasse"

Ainsi, "la position exprimée par Éric Ciotti est une impasse, n'engage pas notre famille politique et ne représente en aucun cas la ligne des Républicains", concluent-ils.

L'annonce d'Éric Ciotti a fait l'effet d'une bombe dans le parti de droite. Le chef des députés LR, Olivier Marleix, a appelé le patron des LR à "quitter la présidence" du parti. Son homologue au Sénat Bruno Retailleau l'a accusé d'avoir "menti" et "trahi" son parti par "déloyauté" tandis que le président du Sénat Gérard Larcher a prévenu qu'il "n'avalisera jamais, sous aucun prétexte, un accord avec le RN".

Malgré cette avalanche d'appels à la démission au sein de son parti, Éric Ciotti, qui semble isolé parmi les cadres LR, a martelé qu'il "ne cédera pas" aux pressions et que "seuls les militants pourraient (lui) enlever son mandat".

Article original publié sur BFMTV.com