Législatives: quand Éric Ciotti assurait en 2021 qu'il ne "voterait jamais pour Marine Le Pen"
La vérité d'un jour n'est pas celle du lendemain, dit le proverbe. Pour Éric Ciotti, les déclarations d'octobre 2021 ne sont pas du tout celles de juin 2024. Ce mardi, le président des Républicains a provoqué la stupeur au sein de son propre parti en déclarant sur TF1 que la droite a "besoin d'une alliance" avec le Rassemblement national dans la perspective des élections législatives.
Ce rapprochement avec la formation de Marine Le Pen constraste étrangement avec de précédentes déclarations du député LR des Alpes-Maritimes, en particulier celles prononcées sur le plateau de BFMTV le 13 octobre 2021. Éric Ciotti était alors candidat à la primaire interne des Républicains en vue de l'élection présidentielle de 2022. Arrivé en tête du premier tour, il avait finalement été battu par Valérie Pécresse.
Plutôt Zemmour que Macron
"Le Front national, le Rassemblement national, est historiquement l'adversaire voire l'ennemi de la famille gaulliste, pour des raisons historiques qui plongent leurs racines très loin d'ailleurs", faisait-il valoir pour justifier sa réponse.
"J'ai gagné huit élections au suffrage universel direct, trois fois député, cinq fois conseiller départemental, j'ai toujours eu comme adversaire le Rassemblement national", ajoutait-il.
Dans ce même entretien, Éric Ciotti n'avait en revanche pas de telles préventions pour éventuellement glisser un bulletin Éric Zemmour dans l'hypothèse "hautement improbable" d'un second tour opposant le candidat de Reconquête au président de la République.
Quelques mois plus tard, et au lendemain du premier tour de la présidentielle, Éric Ciotti avait finalement fait savoir qu'il refusait de "faire barrage" contre Marine Le Pen en votant pour Emmanuel Macron.
Ciotti, ministre de Le Pen? "Certainement pas"
Si l'on remonte encore plus loin dans le temps, les archives d'un débat avec Marine Le Pen organisé par Nice-Matin en septembre 2011 sont aussi cruelles pour Éric Ciotti. Invité à définir en un mot son adversaire, celui qui était président UMP du Conseil général des Alpes-Maritimes avait opté pour "tromperie". Et son défaut majeur? "Ne pas aimer la France".
Et dix ans plus tard, où se voyait-il? Dans la peau du ministre de l'Intérieur de Marine Le Pen? "Certainement pas", assurait Éric Ciotti. La réponse avait suscité un éclat de rire de la part de la présidente du Front national.